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    Réponse à José MAMBWINI – GKV

     

     

    A Monsieur José MAMBUINI,  

    Cher Frère et Ami, 

    Avant toute chose, et sans chercher à l’avouer implicitement au grand public, en tant qu’animateur de notre Blog, j’ai toujours cherché à afficher une neutralité positive dans mes écrits. Cela ne vous empêche pas de découvrir, en lisant très bien dans les lignes, qu'à l’instar de tous les communs des mortels, j'ai aussi le droit d’avoir mon candidat préféré dans notre fief électoral. Cet homme,  je le porte dans mon cœur et je ne cesserai de le soutenir à Mbanza Ngungu, contre vents et marées. Pour rien au monde, je ne changerai mon opinion dans ce choix, dans la mesure où je crois en l'homme et en son destin. Même, si je n’ai pas pu étaler mes états d’âme durant toute la période de campagne, les rares personnes faisant partie de mon pré-carré savent que j'ai toujours soutenu le Vieux KG et pour moi, certains d'entre eux n'ont pas hésité de lui donner leurs voix. En effet, alors qu'on était presque certain à cent pour cent que le Vieux KG serait réélu, au regard de sa très brillante prestance à l'hémicycle du Palais du Peuple où il a confirmé toutes les belles choses qu'on racontait sur sa personne, il nous arrivait de nous poser cette lancinante question de savoir QUI, allaient accompagner le Vieux, dans la mesure où un homme politique, quel que soit sa grande probité intellectuelle et son honnêteté ne peut rien faire s’il est seul. Qu’il fallait des hommes et femmes de grande envergure pour lui soutenir dans ses actions.

    Dans la foulée, tous les analystes politiques et observateurs avisés de la scène politique étaient écœurés par la médiocrité qui a caractérisé notre représentativité à l’Assemblée tant Nationale que Provinciale, au cours de la législature finissante. Je savais donc que Tout Mbanza s’attendait fiévreusement au renouvellement de sa classe politique, avec l’arrivée des nouvelles têtes, porteurs de cette nouvelle espérance que nous attendons des différentes institutions de la République.  

    Vous étiez nombreux au départ postulant un poste parmi les quatre sièges prévues par la loi électorale dans le vaste territoire de Mbanza Ngungu. Il était difficile dès le départ de faire un bon pronostic dans la mesure où certains paramètres indicatifs nous échappaient totalement. Avant le début de votre campagne électorale proprement dite, nous savions que les Ngunguois étaient restés fidèles à leur légende. Mbanza Ngungu qui a toujours été fiché comme un bastion de l’opposition n’avait pas changé sa position. Certains candidats qui auraient pu concurrencer avec vous à armes égales étaient dès le départ hors jeu à cause de leur appartenance à la Majorité Présidentielle. C’est le cas des gars comme Georges Ndombasi, Professeur Mukoko, Lumia et autres Ndosiphar, qui étaient grillés pour avoir été présenté en public comme alliés du PPRD, le parti présidentiel. Et comme il y avait beaucoup de figurants dans la course, la voie était largement ouverte à ceux qui avaient battu campagne dans des bonnes conditions.  

    Au delà de votre excellente carte de visite qui met en exergue votre brillant cursus universitaire doublé de la longue et indispensable expérience accumulée grâce à votre long séjour en occident, votre éventuelle élection était souhaitée par une importante frange de notre population, particulièrement ceux qui croient réellement aux vertus du changement dans notre pays. En outre, en tant que candidat d’un parti de l’opposition, vous disposiez d’un atout supplémentaire, surtout par le fait de vous être aligné dans le seul vrai parti d’obédience Kongo, l’ABAKO qui reste notre patrimoine politique commun et demeure jusqu’à ce jour, le seul mouvement qui défend les aspirations profondes et les idéaux de nos populations. C’est dans cet ordre d’idées que j’étais personnellement intéressé par votre prestation avant et pendant les élections.  

    J’attendais la publication officielle des résultats pour vous adresser en aparté mes observations et mes réflexions personnelles sur votre avenir politique et des nouvelles stratégies à mettre en œuvre en vue d’aborder en toute confiance les futures confrontations.

    Après la compilation de tous les résultats, certainement que vous avez déjà fait le décompte de vos voix. Vous savez parfaitement pourquoi et dans quels coins vous avez raflé la grande mise. Vous savez aussi quel a été l’apport de chaque membre de votre équipe de campagne, là où le devoir l’avait envoyé. Quid de la contribution de vos deux co-listiers qui ont battu campagne ensemble avec vous. A mon avis, au moment où vous concentriez vos efforts de sensibilisation en milieu urbain, là où la télévision est captée facilement, vos co-listiers devaient se tourner, même avec des moyens de bord dans leurs milieux familiaux d’origine. C’est toujours en milieu rural que vous devriez faire la différence, car les populations des centres urbains, manipulables à souhait, sont souvent difficiles à gérer…  

    J'ouvre une parenthèse pour vous signaler que j'étais très enchanté pour avoir pensé à moi, lorsque vous aviez décidé d’annoncer votre candidature à vos amis par le NET. Ceci témoignait d'une certaine marque de confiance et de l'estime que vous aviez à notre égard. Tout en vous encourageant dans votre démarche, je me souviens vous avoir posé une question qui valait sa peine durant cette période pré-électorale. Je voulais à travers votre réponse vous donner quelques pistes à exploiter dans le cadre de cette campagne, surtout en ce qui concerne les missions que vous alliez assigner à vos deux co listiers. Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais eu de réponse à ce sujet. A mon avis, ces deux personnes clé dans votre dossier de candidature devaient être choisies en fonction de certains critères objectifs et réalistes. N'oubliez pas qu'un homme quel que soit la hauteur de son portefeuille n'est capable de sillonner les quatre coins du vaste territoire de Mbanza Ngungu qui est très hétérogène. Il est composé dans sa grande majorité des Ndibu et Besi Ngombe, auxquels il faut ajouter plusieurs manianga et bantandu qu'on retrouve dans les grandes agglomérations. Dans mon approche, si un de vos co-listiers serait de Ngombe Matadi, le second devait être choisi en milieu Ndibu, la tribu majoritaire. Cet équilibre des forces était nécessaire et indispensable en pareilles circonstances, car vouloir privilégier un groupe au détriment de l’autre a toujours été néfaste pour ceux qui tentent ce genre d’aventure. Hélas, pour des raisons que vous connaissez, vous aviez esquivé cette question. Ainsi, pour avoir refusé de vous ouvrir à moi, j’avais parfaitement compris. Sans nul doute que votre entourage vous avait déconseillé de me fournir un détail aussi stratégique qui pouvait saper leur travail. J’ai conclu qu’il y avait une certaine méfiance dans nos relations, sinon un manque de confiance réciproque. Cela m’avait poussé de rompre les ponts…  A partir de ce moment-là, j’ai commencé à suivre vos activités à distance. Mais, je savais toujours que tu avais une carte à jouer... 

    Revenons à notre fameux article dans lequel j’ai fait allusion à la naïveté de notre population qui n’a pas encore de maturité politique. N’en soyez pas vexé, car ce n’est pas le candidat José Mambuini qui a été visé, notamment dans ses choix, ni dans ses méthodes de travail. Mais, c’est à notre population dans son ensemble que nous adressons nos reproches, car à cause de sa naïveté, nos concitoyens n’ont toujours pas compris leur rôle de souverain primaire dans les votes et l’importance du geste qu’ils posent au moment du choix crucial. A l'époque de Mbuta muntu Kasa Vubu et Nzeza Nlandu, les bakongo chuchotaient en coulisse entre eux : Ka tu vota ki voti ko. Cela voulait simplement dire, qu'avant d'introduire votre bulletin dans l'urne, il faut savoir à qui vous adressez vos suffrages. Pour n'avoir pas compris ce message, dans une ville de plus ou moins 100.000 habitants, 5.000 seulement électeurs ont voté en votre faveur. Les autres ont été naïfs et sont tombés dans les pièges qui les attendaient en chemin.   

    Vos fervents supporters ont été recrutés dans les rangs de vos fidèles téléspectateurs. Hélas, ils ont été incapables de vous porter en triomphe, parce quelques uns ont été versatiles, en étalant leur inconstance dans leurs prises de position. Jetons un coup d’œil dénué de tout sentimentalisme en direction de ces électeurs, de vos électeurs. Ont-ils été tous sincères jusqu’au bout ? Connaissant très bien les mentalités, je ne voulais pas les rater, car leur comportement est répréhensible. Pour n’avoir pas joué franc jeu, je signe et persiste que la population de Mbanza Ngungu  a fait preuve de naïveté pour n’avoir pas respecté les consignes de vote et leurs engagements. Aujourd’hui, c'est toute la population qui se dit navrée et se perd en conjectures avec des « si on savait » parce que la victoire a pris la destination de Lukala. Or avec des « Si », on ne peut pas facilement remplir une bouteille. Voilà la rançon que cette population vous a réservée et loin de nous l'idée de dramatiser la situation, disons en toute honnêteté que ce premier échec est un mal nécessaire, car il prouve tant soi peu que ce ne sont pas toujours les meilleurs qui gagnent. Certaines victoires électorales ressemblent à des jeux des dés. Seules les personnes les plus futées et les plus téméraires s’en sortent victorieusement. Aussi, pour maintenir cet esprit et  le climat de confiance existant entre vous et tous ceux qui croient réellement en vous, je vous exhorte à maintenir le contact, en organisant par exemple, après la publication officielle des résultats définitifs, une émission spéciale où vous auriez l’élégance et la courtoisie de remercier publiquement tous ceux qui vous ont fait confiance. Une défaite peut servir de base aux prochianes victoires… Kadila dio ngangu Mpangi. 

    Cher José, 

    En effet, en tant qu’homme de médias, disposant de son propre outil de communication, vous sembliez partir avec une longueur d’avance sur vos adversaires. Vous croyiez en votre destin et avaient cru que la victoire serait trop facile dans la mesure où votre Télévision vous avait permis de vous faire connaître du grand public et de marquer des points. Mais, selon les informations en notre possession, le trop plein des candidats que nous avons déplorés dès le départ ont également amenuisé vos chances.  

    A Mbanza Ngungu, c’est tout le monde qui voulait devenir député ou député suppléant de l’un ou l’autre candidat. Dans ces conditions, sur qui devait-on se fier dans une cité où tout le monde est frère d’un tel ou tout le monde se côtoie dans la vie courante. Pendant ce temps, à Kuilu Ngongo et à Lukala, deux localités qui ont réussi à s’en sortir victorieusement, le nombre de postulants était très limité. Dans ces conditions, il n’y a pas eu de paupérisation des voix. Voyez ce qui s’est passé à Nkolo avec Nzuzi Mbembe qui a réussi son fameux raz de marrée, uniquement parce qu’il était l’enfant de la contrée le plus en vue. Même s’il ne l’a pas emporté, le score qu’il a réalisé doit te faire réfléchir. Ba Mbuta bawu vo : Kiaku kiaku, kia ngani, kia ngani. C’est maintenant ou jamais… Chaque candidat doit avoir en dehors des centres urbains, son électorat de base dans les villages de ses parents et leur hinterland.

    Je ne veux pas m’attarder sur la concurrence déloyale qui a fait des ravages au sein de votre propre parti où chacun voulait tirer la couverture de son côté en se faisant passer pour le meilleur candidat du parti, ni de l’effet de dédoublement du parti dont certains détracteurs se recrutaient dans notre cité. La victoire de Pépé Mbuku pour le compte de l’ABAKO est donc la conséquence de plusieurs facteurs endogènes et exogènes que vous avez certainement compris. Pépé Mbuku ne doit pas s’enorgueillir au point d’oublier les 5.000 voix que vous avez apportées et celles de M. Luvumbu Mufuankete qui ont énormément pesées dans le décompte final. C’est dans l’union que celui-ci a remporté sa victoire finale. Nous croyons que c’est dans l’unité que vous allez poursuivre l’œuvre de consolidation des activités de votre parti. Ne pas le reconnaître serait de l’ingratitude et une grave erreur politique de sa part. A ce titre, considérez sa victoire, comme étant aussi votre victoire.  

    Aussi, avant de vous quitter, je vous dirai simplement qu’à toute chose, malheur est parfois bon. Certes, avec cette défaite qui vous prive votre entrée à l’hémicycle du Palais du Peuple, c’est un rêve qui s’est brisé. Mais cela ne peut pas être considéré comme une fatalité, car la vie dans le vrai sens du terme continue. En tirant les leçons qui s’imposent, vous pouvez facilement retourner la situation en votre faveur lors des provinciales. 

    A bon entendeur, Salut ! 

     

     

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