• Certaines histoires vécues à Mbanza Ngungu au cours des rencontres sportives sont de nature à vous faire tordre les côtes. Souffrez donc que nous puissions vous raconter un fait qui paraîtrait anodin pour certains, mais qui témoigne de l’état d’esprit qui a toujours regné dans cette cité fortement militarisé avec ces deux garnisons militaires. Dans les années 70, il y avait au sein de l'AFTHYS, une équipe de football dénommée  Tigres Makasi. Celle-ci  fut une très bonne équipe dotée d’excellents joueurs et dont la grande majorité appartenait à l’EFATBL, (l’Ecole de Formation des Troupes Blindées de Mbanza Ngungu). Un après midi ensoleillé de l’année 1974, le FC GwaGwa en grande forme était opposé à ces artilleurs de Nsona Nkulu. Tout se passait bien pour les protégés de Cavos qui menaient à la mi-temps sur la marque de 2 buts à 0.

    Hélas, l’inévitable va se produire en seconde mi-temps. Une attaque bien orchestrée par les militaires dans le camp du FC GwaGwa va provoquer une collision entre Racky, l’intraitable stoppeur des bleus et l’avant-centre du FC Makasi. Le choc fut tellement violent que le militaire en sortit complètement groggy.

    Soudain, un cri fusa dans le camp des supporters de l’équipe des Tigres : “ Civil abomi Soda ”. Ce fut la panique et la débandade la plus totale parmi les joueurs et les supporters du FC GwaGwa qui furent obligés de prendre la poudre d’escampette. (1er Acte).

    Telle une traînée de poudre, la nouvelle arriva très vite à la cité. Les habitués du wenze de l’Offitra vidèrent d’un trait leurs étalages et la population très inquiète, se recroquevilla dans leurs maisons pour échapper à l’inévitable furie des militaires (2ème Acte).

    Pendant ce temps à Nsona Nkulu, c’est le sauve qui peut parmi les Gwagwamen. Le joeur Félix Mahenga qui portait le sobriquet de Kotakoli fut rattrapé de justesse par  les militaires au moment où il était sur le point de filer vers les cimetières de Nsona Nkulu.

    Un dialogue de sourd s’engagera entre lui et son bourreau :

    “Nzambe yo nde Soda ya Kotakoli,

    Lelo okolakisa ki soda na yo…

    Nzambi, nkatu, ka mono ko

    Mono nkumbu amu Félix Mahenga...“

    - A dater de ce jour-là, Félix, défenseur très coriace qui faisait la misère à tous ces adversaires sur le flanc droit de la défense de GwaGwa et qui portait avec une fierté doublé d'un orgueil d'un véritable guerrier  jura sur la tête de ses ancêtres de Dix Secteurs. Il annonça pince sans rire à tous ses fans de ne plus l’appeller sous ce pseudonyme de Kotakoli et adopta le surnom de Mbuta Fe. (3ème Acte )

    - Sur le terrain, Gwa Gwa n’avait plus que sept joueurs sur les onze qui étaient sur la feuille du match. Tous les autres athlètes y compris les joueurs de réserve avaient pris la tangente. Le match va reprendre sous haute tension, car chauffés à blanc les militaires vont mettre en pratique un système basé sur l’intimidation des joueurs et de l'arbitre qui était à leur merci. C'est avec bonheur qu’ils vont arracher un match nul de 2 buts partout aux pauvres GwaGwamen très affectés et diminués moralement. (4ème Acte)

    - Enfin, à la fin du match, une femme éplorée, seule devant l’adversité va franchir les portes du stade, une maman bravant le danger, était montée jusqu’à Nsona Nkulu pour sauver son fils des griffes de la soldatesque ngunguoise . C’est la mère de Kinfuta Jean, qui sera soulagé en voyant non seulement son fils sain et sauf, mais surtout en apprenant que le militaire avait repris connaissance. Comme qui dirait, cette farce de mauvais goût se termina positivement et sans dégâts. (Rideau).

     


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