• CONNAISSEZ-VOUS NDU, LE MAQUISARD?

    Plus téméraire que lui, tu meurs ! Notre génération n’a plus des véritables repères à Mbanza Ngungu. Seuls, quelques rescapés sont encore visible dans les ruelles de cette cité qui avait connu des hommes très courageux. Certains avaient un sens d’organisation hors du commun. Nlandu Dereck est l’une de ces figures de légende. Un gars qui a battit à la sueur de son front   cette formidable machine qui avait pour nom : Mikado et qui est désigné aujourd’hui sous l’appelation de Bilanga Matebo.

    Qui était-il ? Ndu, diminutif de Nlandu était un gars atypique. Sa résidence familiale était situé sur l’avenue Astrid, presqu’en diagonale avec la famille Mandiangu. Sa fréquentation avec plusieurs de ses amis angolais le faisait passer pour un muzombo, alors que c’était un muisi ngombe pur sang. Don Dambere était l’un de ses amis et compagnons de la vie. Tandis que Lukombo Menos alias Mutshi était son propre petit-frère.

    Excellent joueur de milieu du terrain, il fit partie du contingent du FC Liège du capitaine Tampon. Avec ces grandes qualités techniques, il pouvait s’affilier dans n’importe quelle équipe de la place. Mais, considéré comme une tête brûlée, c’est dans une équipe de seconde zone de la trempe de Liège qui n’avait pas des dirigeants de poigne qu’il s’exprima le mieux et cela en dehors de toute pression.

    Lorsque le FC Jeunes GwaGwa dictait sa loi sur toutes les équipes de sa génération et dont l’arrogance indisposait certaines bonnes consciences, Ndu fut sollicité pour apporter sa caution morale à la conspiration qui aboutit à la naissance du FC Mikado. Certes le FC Mikado avait des très bons dirigeants de la trempe de Arizano, Sakananu Assassin, Mbenza Demboiré, et autres, Boly Zayobi ou Samba Hyacinthe … Mais cette équipe n’aurait pas atteint sa plénitude, n’eut été la présence de Ndu dans ces rangs. La résidence familiale de ses parents devint le quartier général du club, le lieu où les joueurs se retrouvaient, avant et après les séances d’entraînement ou après les matches. Désigné à la direction technique de ce club, il sortit le grand jeu en imposa une discipline de fer au sein de cette formation où il refusait toute contradiction avec les joueurs. Certaines personnes qui n’ont pas vécu cette période ne comprendront jamais nos propos. Dans nos écuries, on n’avait de part et d’autres, des très bons joueurs, mais certains se considéraient comme des intouchables dans la mesure où ils étaient les promoteurs de ses formations, ou parfois les grands donateurs. Laisser ses joueurs  sur le banc de touche était considéré comme un crime de lèse majesté. Il fallait des hommes de ma trempe, et de la trempe de Ndu pour discipliner ses enfants gâtés qui avaient besoin d’un encadrement de choc pour changer leurs mentalités.

    Un joueur comme Du Sang par exemple dans le FC Jeunes GwaGwa n’acceptait pas que son poste d’ailier gauche soit confié à un autre joueur. De même que chez les Maquisards, des gars tels que Ntoya Appolon, Mbrete et  Mutshi voulaient eux aussi être de tous les coups. Devant le trop plein des joueurs qui avaient rallié les deux camps, Ndu trouva la solution magique en créant la MFS (Mikado, Foudre et Santos), au moment où les Jeunes GwaGwa avaient de leur côté mis en place deux équipe de réserve (Dravering et Union Matata)  où ceux qui n’avaient pas de place de titulaire dans leurs équipes fanions furent versés.

     

    Dercek, nous l'avons déjà dit, ne tolérait pas la contradiction. Il avait réussi à dompter tous ses joueurs qui lui obéissaient à la lettre. Ces prises de position étaient souvent irrévocables. En outre, celui-ci avait un excellent coaching des matches qui ont fait de lui le véritable mentor des Matebos. Lorsqu’au cours d’une rencontre, il criait avec force à ces joueurs de “ Changer le Toupa ”,  cela voulait simplement dire qu’il n’était pas d’accord avec leur façon de jouer.

     

    Plus courageux et plus dévoué que lui dans cette équipe, nous n’en avons pas connu. Une anecdote mérite d’être signalée. En pleine préparation du match de vérité qui opposa les Maquisards aux Jeunes GwaGwa en 1969, celui-ci a failli trépasser à la gare de Marshall ( Muala Kinsende) en s’accrochant désespérément au train en partance pour Lufu Toto où il avait rendez vous avec le Vieux Raph, le fameux  préparateur psychologique qui avait scellé le sort des GwaGwamen. Ces efforts avaient porté leurs fruits, car Mikado avait remporté cette rencontre qui comptait pour le barrage à l'issue d'un championnat fort engagé où les deux équipes s'étaient retrouvés à égalité des points.
    Le score de 2 buts à 0 permit de manière indiscutable aux Maquisards de remporter le titre de la saison. 
     

    Paix à son âme !

    Nous demandons à tous les membres et sympathisants de Bilanga Matebo de se souvenir toujours de ce grand bâtisseur que fut Ndu. N’eut-été sa présence dans le premier staff de cette équipe, je parie que les Maquisards ne seraient pas devenus cette foudre de guerre qu’ils sont jusqu'à ce jour.  

     


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  • Commentaires

    5
    Pereira
    Mardi 13 Juillet 2010 à 12:03
    Bonjour mbuta Kocsis,

    Me voici encore une fois de bien vouloir participer au commentaire  des
    equipes de Thysville et ses joueurs.Ici je veux bien vous rapeller malgré mon bas âge à l´epoque , mbuta José  Mayenda  a commencé sa carrière de Foot dans le FC   Hallo Líege ,si je ne me trompe pas , il etait dans cette equipe le plus meilleur jeune joueur de cette génération .Le FC Amicale  avait aussi une seconde equipe répondant au nom de Tourbillon , mais je ne me rapelle plus de ses joueurs . A l´epoque de Jeune Gwagwa , Mikado , Foudre,Imodis  , il y avait aussi le FC Dravering . Je vous remercie de rapeller les grands souvenir de mon enfance.
    4
    Simbi kia nkulu
    Lundi 5 Juillet 2010 à 06:54
    Nkazi,je ne sais pas si tu te rappelles encore de la cruauté de l´abbé Dinganga.Les choses qui se passaient avec Tata l´abbé,me sont parfois indigérables.Et malgré tout,je crois que personne parmi ses victimes,lui a gardé rancune.Un fait très désagréable avait eu lieu entre lui et Cailloux le frère de Makiadi.A notre époque,on pouvait facilement trouver un gars de 16 ou 17 ans en 5ème ou 6ème primaire.D´où,généralement,les jeunes de cet âge sont souvent rebelles et têtus.Cailloux se trouvait en 6ème en ce moment et avait comme moniteur,Maître Gabriel Bimponda.Pour le simple fait de porter le col de sa chemise en bandoulière,Tata l´abbé avait réuni toute l´école pour assister à la session de fouéttage que devait subir notre vieux Cailloux.Nkazi,il faut voir ce garçon de 15 ou 16 ans aves les fesses nues devant toute l´école et les badeaux qui passaient par là,car la séance se passait en dehors de l´enceinte de l´école,juste devant la résidence des prêtres.Tata Dinganga avait un fouet en cuir bien tressé,et Cailloux devait recevoir 10 coups.Après avoir reçu les 10 coups,il s´est levé et souleva de nouveau son MOKENGE,alors Dinganga enragé lui administra encore 10 coups.Cailloux accepta les coups,mais étant trop têtu,il soulève de nouveau son col.Dinganga voulait repéter la scène,mais les élèves commencèrent à murmurer et c´est ainsi qu´il désistat.Ça c´est un abus d´autorité.Et après cet incindent,Sakananu Cailloux était catégoriquement renvoyé de l´école.Une autre fois à la plaine Offitra,pour un rien,Dinganga allait punir Modi le fils du Brigadier de la police.C´était après un match entre Amicale et Diables Rouges.Mais cette fois là,il n´avait pas eu de succès,car le brigadier est venu défendre son fils.Tu dois te rappeller de ce garçon,puisqu´après il était devenu saxophoniste dans l´orchestre Conga succès de Jean BOKELO.La discipline était une obsession pour Tata Dinganga.Et peut être sans le savoir,il humiliait impitoyablement ses élèves,et devant n´importe qui.   
    3
    Dimanche 4 Juillet 2010 à 22:48

    Nkazi,


    Ntomene yangalala mu commentaires zaku. Vo kivilakene ko, Gris wa kala joueur dia Antwerp. Comme la majorité ya ba joueur ba équipe kiokio, ba zombo bakala, les amis assimilaient à tort Ndu à cette tribu, alors que Papa Gladia wa kala Muisi ngombe.


    Ndu alias Dereck wa kala muana mosi wa toma zola nsaka. On dirait qu’il était un touche à tout. Il entraînait son petit frère Menos dans toutes ses aventures. Ils étaient tous les deux présents dans le mouvement du scoutisme avec toi et Hyacinthe Mansanga, le neveu de Professeur Kinzonzi, muana défunte sœur Léontine.


    Mu ntangu Ndu ka kota mu Mikado, il fit appel à son ami Hyacinthe qui joua un rôle de premier plan au sein de cette équipe. C’est dans cette équipe que nous avons aussi connu un certain Sakananu alias Assassin qui étudiait à l’Athénée Protestant. Celui-ci avait épousé Théthé, une des filles de Papa Nkama le grand commerçant qui résidait sur l’avenue Clémentine.


    Concernant Cailloux, le jeune frère de Makiadi Vignal auquel tu as fait allusion, je crois que lui aussi s’appelait Sakananu. C’était à mon avis  une pure coïncidence.


    Merci !

    2
    Simbi kia nkulu
    Dimanche 4 Juillet 2010 à 22:44

    Nkazi,
    SAKANANU dont tu viens de parler, n´est-il pas le jeune frère de MAKIADI, le gardien des buts du FC DARING, S´il s´agit de Lui, il doit porter le surnom de CALLOUX et non ASSASSIN. Il était voisin de ma Grand´mère, sur l´avenue BANGALA.

    1
    Simbi kia nkulu
    Dimanche 4 Juillet 2010 à 22:43

    Chers Bisimbi,


    C´est grâce à notre Blog, qu´aujourd´hui je viens d´apprendre que mon grand ami et collaborateur dans la troupe St Clément, n´est plus de ce monde. Il s´agit précisément de NDU. Comme dit Nkazi Koke, parlant de Mikado, le quartier général de notre troupe était aussi basé chez NDU, sur l´avenue Astrid. Son frère aîné portait le surnom de GRIS, et nous appelions leur Papa, GLADIA (Gladiateur). Il était d´une corpulence très imposante,et c´est pour cette raison qu´on l´appelait GLADIA. NDU était le Baloo de notre meute. Dans mon récit sur notre excursion à KANGA, je vous avais parlé de quelques Scouts qui avaient pris du manioc dans un champ avant notre fameuse rencontre avec Mbuta NGUBI. Un de ces scouts est bien MENOS, le jeune frère de mon grand ami NDU. Qui ne nous connaissait pas dans ce NGUNGU des années 50 et 60? Que l´âme de mon frère NDU repose en paix. Merci Nkazi pour tous ces  GRANDS SOUVENIRS, pour tristes qu´ils soient. 


    Simbi kia nkulu    

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