• Aujourd’hui, nous allons vous faire un récit sur une des tristes histoires que nous avons vécu à la veille de l’indépendance du Congo. Nous sommes en 1959, et partout on ne parle que de l´indépendance. Papa Pascal Wingi est le président de la redoutable section de l´ABAKO à Thysville. La haine et les fausses accusations sont à l´ordre du jour, tandis que des abus sont commis par-ci, par-là. Profitant de cette situation, quelques jaloux et incultes pleins des mauvaises intentions trouvent le moment propice pour  régler des comptes. C´est ainsi que, certains évolués de la ville et leurs familles, vont se faire traiter injustement de « collaborateurs » de nos colonisateurs belges. Le cas le plus malheureux et qui m’avait le plus touché est celui de la Famille de Papa Pascal N´soko. Cette bonne famille vivait sur l´avenue Léopold juste au coin de la perpendiculaire qui se trouve après celle du garage de Papa Ali Sidi. Son épouse, vendait ses beignets au marché tous les dimanches comme les jeudis. Et voilà, un bon dimanche, la dame et sa fille devaient être protégées par la police,car le public du marché était en colère pour un faux bruit qui était propagé sur leur compte par un inculte de mauvais augure. Ce jour-là, Madame Nsoko était surpris que personne ne voulait s’approcher de sa table. Même ses clients habituels préféraient s’approvisionner auprès des autres vendeuses. Après, les choses finirent par se gâter pour elle, car on voulait carrément en venir aux voies de fait sur sa personne. Un bruit avait circulé que ses beignets étaient empoisonnés. Que son mari était complice avec les blancs qui voulaient éliminer les congolais. J’en profite pour vous raconter une petite anecdote et comprendre l’ambiance et le climat survolté qui planait dans toutes les grandes villes du pays. Cette année-là, il pleuvait abondamment. Si je ne me trompe pas, la pluie est tombée durant quinze jours successivement. Les Vieux Bisimbi de Thysville étaient très content. Ils commentaient ce phénomène de leur façon et louaient le bon Dieu et Tata Simoni Kimbangu, pour avoir permis avec l’eau des pluies de neutraliser les canons que les militaires Belges bsés au Camp Hardy avaient dirigés vers la cité. Les Ba Nkaka disaient avec joie : « ma canons ma ba flamands mawonso makotele maza ma mvula ». Rideau ! Revenons à la Famille de Papa Pascal N´soko. Heureusement que dans cet imbroglio, il y avait un homme qui était fort écouté à Thysville. Cet homme, c’est Papa Wingi Pascal, le président sectionnaire de l’ABAKO. Très furieux, il condamna cette action et Papa Pascal Nsoko fut sauvé de la vindicte populaire. Papa Nsoko n’était pas la seule personne qui était visée. Même le Chef de cité, Papa Paulin Lutete était visé par ces malfaiteurs.

    C’est encore l’occasion pour rappeler à mes amis de cette époque de bien vouloir se rappeler l’incident qui avait eu lieu à la hauteur de l’école des filles, sur la route Matadi – Léo. Un conducteur de véhicule blanc en avait eu maille avec la population qui voulait vérifier le contenu de son véhicule. Ce camion fut immobilisé pendant des longues heures, car on le considérait comme un Mundele Kintemona ou Mundele Ngulu. Une fois de plus, Papa Wingi Pascal était obligé d’intervenir pour rappeler ses frères à la raison.

    Thysville, Mbanza Ngungu avait des hommes dont l’influence sur la population n’était plus à démontrer. Wingi Pascal Baylon fut un de ceux là. Après l’indépendance, il fut élu député national dans la circonscription de Thysville. A l’instar de tous les abakistes de première heure, il avait refusé de pactiser avec le diable que fut Mobutu, qui lui a fait voir de toutes les couleurs jusqu’à sa mort. Quant à Papa PascalNsoko, il fut le bourgmestre de la commune de Noki (en ville).

    Simbi kia nkulu 


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