• Le dernier trimestre de l'année et ces malheurs (Par Crispin)

    Tous les anciens de Thysville se souviendront toujours de ce mois de décembre comme celui de tous les malheurs. Parmi ceux qui ont été avec nous à l´école primaire pendant l´époque coloniale, combien ont oublié que la veille de Noël était toujours caractérisé par une série d’accidents qui pour la plupart des cas, avaient pour victimes les élèves de l´école Sainte Thérèse et parfois ceux de l´école de Mviloti (la mission protestante de la B.M.S).

    Je m´explique: nous sommes bien à la saison des mangues, et, Thysville et les villages qui l´entourent forment un jardin inépuisable de ce délicieux fruit très prisé par les enfants. Dès que les premières mangues commençaient à mûrir, la jeunesse de Ngungu commençait à inquiéter les parents et des excursions improvisées à la brousse étaient à l´ordre du jour. Mais cette ruée vers les villages où on allait cueillir les mangues avaient parfois des conséquences néfastes. Il arrivait parfois qu’on devait se disputer les arbres fruitiers avec les colonies d´abeilles très méchantes (Fungununu, Mangungu ou Ngiumbula), et parfois avec des fourmis (Nsongonia). J´avoue que chaque fois qu´on avait affaire à ce genre d´ennemis, on était en débandade et par conséquent, perdants. C´est comme ça que pour beaucoup, c´était le malheur car ils terminaient avec un bras ou une jambe cassée. Malgré tout, on recommençait sans y penser. Au mois décembre,  l´hôpital Président Charles ne désemplissait pas. Il était plein d´écoliers avec fracture de jambe, soit de bras. Devant les parcelles, on vendait des mangues, et les manguiers privés étaient couronnés des effrayants improvisés et souvent diaboliques accompagnés de fétiches, pour éloigner les voleurs. Ceux qui avaient des amis qui habitaient les villages étaient bien approvisionnés par ces derniers. Dans ce cas les Instituteurs étaient les plus favorisés. Des camions de grand tonnelage étaient surchargés de ce fruit, afin de ravitailler Léopoldville. Les enfants de leur coté avaient l’habitude de faire l´école buissonnière à cause de ce fruit bien apprécié. Vu la fertilité de notre terre, les manguiers poussaient partout comme par inspiration divine. Tous les villages qui contournaient Thysville: Mpete, Luvaka, Loma, Masielele, Zamba, Kimuingu, Kidiaki, Sinsu, Bangu, Tadila, Kiazi, Kumbi, Kitoko nsunga, Vindu, Kinteke, Langa, Kimaza, Mbanza-ngungu etc...Que sont ils devenus? Il y a un village dont j´aimerais me rappeler le nom, parce que je l’ai oublié. Il est situé derrière la ville, sur la route de Nkolo, après la carrière où les prisonniers accomplissaient leur travail forcé, chose que j´avais vu de mes propres yeux en 1954 avant que mes parents ne partent pour Mushie. Pourriez- vous me rappeler le nom de ce village?

    Crispin-Régis Lukoki (Simbi kia nkulu).

    Ah! Veuillez m´excuser Bana ba Ngungu, ma vieille mémoire a fonctionné. Le village auquel je faisais allusion s’appelle Mbamba.

    Merci         

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  • Commentaires

    7
    Simbi kia nkulu
    Mardi 31 Août 2010 à 17:40

    Les vacances scolaires sont arrivées à la fin.Les étudiants qui avaient quitté Ngungu commencent à regagner la ville.Le calme qui avait caractérisé la Cité durant les mois de Juillet et août cède la place au mouvement sans cesse des nouvelles figures venues de Kin,Matadi ou simplement des villages proches.Les jeunes ngunguois qui étaient restés dans la Ville descendent avec fréquence à la gare,à l´acceuil des copains qui rentrent et qui ont beacoup à raconter sur leurs aventures de vacances et vice versa.Nous avions une librairie qui était propriété des missionaires Protestants,mais on pouvait acheter le matériel scolaire comme les  cahiers, ardoises,touches,crayon,lattes,règles et gommes dans les magasins ou au photo shop de mr BRAVO.Les enfants qui revenaient des vacances,ne rentraient jamais avec les mains vides et les amis qui le savaient en profitaient pour les accompagner à la boucherie de mr Van Merhagge où ils allaient s´acheter des produits de charcuterie.Les commerçants étaient tous contents,car la rentrée scolaire était un des moments les plus rentables de l´année.J´aimerais savoir comment furent les rentrées scolaires dans les années 70 et ce qu´elles sont à nos jours.Il est à vous Jeunes gens de nous raconter ce que vous avez vécu.


    Simbi kia nkulu    

    6
    Simbi kia nkulu
    Mercredi 21 Juillet 2010 à 16:40
    Maintenant,c´est les grandes vacances dans le Pays.A Thysville,les enfants qui ne quittaient pas la Ville pour passer les vacances chez des parents proches,ne s´ennuyaient pas du tout.On organisait des tournois de Football entre les équipes de quartiers,ou,on accompagnait les parents dans leurs occupations journalières. Comme d´habitude,c´est aussi le moment de labourer la terre et préparer les champs avant l´arrivée des pluies.La brousse est souvent en FLAMME,et les adolescents vont y chasser les N´kusu,Mbende,Kimbua et tout genre de RATS sauvages.Je me rappelle  encore des NDILA,NKANDA et autres effets du décor.Un soir,revenant de la brousse,un soldat du camp Hardy s´est mis à nous insulter
    <<Mondibo Aliaka Mpuku>>,le pauvre ne s´était pas rendu compte qu´il était seul.Nos aînés TARZAN,MANIVELLE,RUBEN et DECOCATnous invitèrent à courrir.Dès que nous étions éloignés,ils commencèrent à battre le soldat.Ils l´ont bien corrigé et quand ils ont vu un groupe de soldats qui revenaient de la Cité,ils ont pris la fuite à leur tour.Ils n´ont pas pu être attrappé par les Soldats,car ils connaissaient bien le terrain.     
    5
    Simbi kia nkulu
    Mardi 22 Décembre 2009 à 03:59
    Aux  Ngunguois qui sont encore au pays.Pourriez-vous me dire,si l´antagonisme entre les élèves de l´école Ste Thérèse et ceux de l´école des Protestants de notre époque,éxiste encore à nos jours?Nous avions l´habitude de chanter selon le camp;la chanson suivante:M´pelo ou Misioni kadidiko lum´lambila muana mbwa kadia.Parfois,il y avait des bagarres à cause de cette chanson.Je ne vois pas notre cité sans la sirène de l´OTRACO,qui reveillait toute la ville et les villages de l´entourage.C´était tout un symbole,le son inconfondu de cette sirène.Le matin,elle sonnait à 
    6h,6h30 et 7h.Elle sonnait de nouveau pour annoncer la fin de matinée juste à 12h.Dans l´après midi,elle reprenait  à 13h,13h30 et 14h.Celle de 17h annonçait la fin de journée de travail.A 21h sonnait le clairon du camp police pour annoncer le couvre feu.Tous les enfants allaient au lit.La police patrouillait les rues et les gens étaient obligés à s´identifier.Tout était noir,car les rues n´étaient pas éclairées.On pouvait entendre la musique lointaine des Dancings et les coups de sifflet des policiers.Les militaires restaient dans leurs casernes,à exception de la Police Militaire qui était à la recherche des récalcitrants et troubles fête.A part des cas isolés,l´armée etait très bien disciplinée.Dans tout ce triste tableau,il n´était pas étonnant de voir,un homme en soutane blanc et solitaire parcourrir les rues désertes de Thysville.C´était tout simplement Tata l´abbé DINGANGA à l´affût des certains élèves noctambules.
    Simbi kia nkulu.       
    4
    Crispin-Régis Lukok
    Mardi 15 Décembre 2009 à 01:50
    Nkazi,
    C´est juste maintenant,le moment de savoir si les jeunes Ngunguois,utilisent comme nous les MATENDA durant les féstivités propres à cet époque?On brûlait cet espèce de paille qu´on faisait exploser contre un arbre en criant Nuele ou Bonana!Cela me fait penser au manguier qui se trouvait dans la cour sur l´avenue Tabora,en face de la maison de notre ami Victor N´zinga.
    A savoir,que sont ils devenus tous ces amis d´enfance?Les enfants congolais sont vraiment des petits génies.  
    3
    Dimanche 6 Décembre 2009 à 20:12
    Nkazi,
    Nkaka Mpuaya, un policier très bien connu à Thysville était du clan Mbamba Kalunga. En d'autres termes, il était un parent par alliance à ma mère, dont le papa, Nkaka Jean Dekoke était du même clan.
    C'est à ce titre que de temps à autre, j'ai visité ce village qui était comme une véritable forteresse. Pour accéder à village, il fallait traverser un couloir où des hommes bien équipés pouvaient résister en cas d'attaque.
    Il semble que dans nos us et coutumes, Mbamba Kalunga assurait à la cour de Ntinu Kongo le role des guerriers. C'était nos makesa.
    Allez-y comprendre quelque chose. 
    2
    Crispin-Régis
    Dimanche 6 Décembre 2009 à 19:08
    Nkazi,
    Pour ceux qui ne le savent pas,le village Masielele était comme tous les autres,un village très acceuillant.Mon père avait l´habitude de fréquenter tous ces villages,et par conséquent,était ami de Mfumu Mpuaya,et je me souviens de voir ce chef chez nous à la maison.Ce qu´on croit être une légende ne l´est pas du tout.C´est un fait concrêt qui avait eu lieu dans ce village en 1956.Si je garde encore bonne mémoire,j´étais en 2ème primaire et je vivais avec ma Tante Louise Mpolo,sur l´avenue Thys au nº 57,en face de Mieux qui jouait dans Amicale,et ses frères Kiabelua et Nsudi alias Souris.Il se fait que: un monsieur dont je ne connais pas l´identité,était allé chercher du bois dans ce village sans l´autorisation du chef.Pour être bref,l´homme fut surpris est tué.Jusqu´à nos jours,on a jamais connu l´assassin ou les assassins,car la mort était si brutale,qu´elle ne fut pas l´oeuvre d´une seule personne.Les habitants de Masielele se sont mis tous d´accord et personne ne savait rien sur le meurtre.Le fait le plus maccabre de cet assassinat se traduit par la position du cadavre.Celui-ci était à genoux avec du bois sur sa tête.A partir de ce jour là;parler de Masielele,était comme parler de la terre des démons.Les gens de ce village étaient craints et mal vus par les habitants de la cité.Dans nos excursions,le village de Masielele était simplement exclus.Pendant toute ma jeunesse à Thysville,à part l´époque avant 1954,je ne suis plus allé à Masielele.J´ai fait beaucoup d´excursions comme Boy Scout,mais jamais à Masielele.Au courant de l´année 1959,les Scouts de la FEBOSCO avions participé à l´inauguration de plusieurs sections d´ABAKO,et je ne me rappelle pas de l´avoir fait à Masielele.Toutes les fins de semaine on voyageait avec le camion de Somba Albert pour animer et assurer l´ordre dans les festivités d´inauguration des sièges d´ABAKO.Nous participâmes aussi à la propagande,en vendant les journaux Kongo dia Ngunga.Après l´extention de Mbanza-ngungu,qu´est devenu Masielele?
    Simbi kia nkulu.     
    1
    Dimanche 6 Décembre 2009 à 17:43
    Nkazi,
    Je me rappelle encore de nos virées dans les villages qui forment la ceinture de sécurité de Mbanza Ngungu que tu as merveilleusement cité. Toutefois, j'aimerai savoir si tu peux me dire avec exactitude le nombre de fois où tu es parti à l'aventure au village Masielele de Mfumu Mpuaya.
    Et au besoin, nous rappeler la légende qui entourait ce village.
    Merci d'avance
    Kocsis
     
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