• LUMPUNGU BAR : PARLONS-EN BRIEVEMENT

    La musique et la boisson vont toujours de pair. Pour noyer leurs soucis quotidiens, nos parents avaient l’habitude de fréquenter quelques débits de boissons de la place. Chaque dancing bar avait sa particularité. Les expatriés se retrouvaient souvent au Cercle Sportif en face de Mawombo ou au Cercle de l’Onatra et parfois à l’hötel Cosmopolite. A la cité des indigènes, La Mutuelle Bar par exemple était un cadre réservé aux évolués, aux nantis de cette époque. Le petit peuple craignait d’affronter le Vieux Caïen qui trônait à la tête de ce lieu préférait aller paître ailleurs. Aussi, notre cité où il faisait bon de vivre disposait de quelques bistrots éparpillés à travers la cité et  faisaient la fierté des disciples de Bacchus. De la Mutuelle Bar du vétéran Ali Sidi à laquelle nous avons déjà fait allusion, en passant par Congo Bar de M. Jen Dibua, Kiakia Bar du duo Kiamana-Jules Benga, Luvemba Bar, Mawe Bar, Alphonso Bar, Epanza Makita de Nkuakala Dominique, Bombon Sucré de Mvuama, Air Congo de Ngua Nkazi Ndualu Adoplhe, Raph Congo, Petit Bois de Mfumu Diakota, Macedou, Nkama, et pourquoi pas Paulino, nous allons cependant nous attarder aujourd’hui sur la grande attraction des jeudi et dimanche que fut LUMPUNGU Bar. Du nom de son propriétaire, Papa Lumpungu fut lui-même une des célébrités de Thysville. Ses enfants, en commençant par Mbuta Thomas,  Vieux Kilo, le back gauche des Diables Rouges de la belle époque dont les coups de reins et les envolées dans les espaces vides faisaient de lui une véritable coqueluche à Nsona  Nkulu. Citons aussi parmi sa progéniture notre regretté compagnon James. Les fils Lumpungu, resteront des figures de proue à Ngungu Ville, cette ville où ils sont nés et grandi.

    La résidence familiale de Papa Lumpungu se situait à quelques encablures du grand marché de Thysville. Or, à l’époque coloniale et dans les premières années de l’indépendance de notre pays, le marché de Mbanza Ngungu fut un grand carrefour commercial.  Des commerçants en provenance de Kinshasa, la capitale, des paysans originaires des villages environnants et quelques jeunes ngunguois qui avaient cassé le bic très tôt et avaient pris le goût dans cette activité très lucrative. Ces jeunes qui figuraient parmi les habitués de ce marché  faisaient régulièrement la navette entre Léopoldville et Thysville. Ainsi, l’ambiance au marché, tous les jeudis et tous les dimanches était des grands jours. Curieusement, ce sont ces deux jours seulement que LUMPUNGU Bar faisait le plein, et en pleine journée. Déjà vers 11 heures, les hauts parleurs de son bar distillaient de la musique à vous couper le tympan et  c’était le signal pour ameuter les commerçants après avoir réalisé leurs affaires. Dans l’insouciance la plus totale, ces jeunes riches rivalisaient d’ardeur sur la piste de danse au rythme de la danse « boucher ». Les femmes libres, celles qui exerçaient le plus vieux métier du monde, n’étaient pas en laisse, car ils ne pouvaient pas rater l’occasion de décrocher quelques clients potentiels. C’était la grande ambiance de Mbanza Ngungu, comme dirait mon ami Bébé Mavos : ambiance sur ambiance. Le jour de dimanche était toujours le plus chaud, car les élèves de l’Athénée, des vrais yankee, bien sapés apportaient une touche kinoise à cette féérie qui prenait fin aux environs de 16 heures, le temps pour tous les jeunes de prendre la direction du stade de Nsona Nkulu, pour y assister à une rencontre de football de haut niveau. Lors de mon dernier voyage au pays, Matayi, Ntiempa Ntiempa nous a fait revivre avec sa volubilité que nous connaissons tous les beaux moments qu’il a passé dans ce bistrot qui cherche déseperément un successeur.


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