• NDOKI ZA MPELO1

    Ils étaient trois. Des inséparables. Des amis d’enfance devenus des opérateurs économiques de très grande renommée dans notre pays. On pouvait facilement les comparer aux Trois Mousquetaires, ces chevaliers de la Rose qui nous avaient fait rêver par leurs exploits dans notre jeunesse. A l’instar des amis de D’Artagnan, les trois monstres sacrés de Thysville dont la célébrité avait dépassé les frontières nationales incarnaient le mythe de l’amitié entre les hommes. Sous le double sceau de la loyauté et du courage, ils sont devenus si importants qu’on les cite toujours en exemple dans tous les milieux. Nous nous limiterons simplement de rappeler à nos fidèles lecteurs que la contrée de Mbanza Ngungu qui a eu le bonheur et le privilège d’avoir trois de ces fils parmi les hommes les plus méritants que notre pays n’ait connu doit toujours s’en enorgueillir.

     

    Qui n’a pas connu Amasco, Dombazi et Dokolo qui figuraient parmi les plus grandes fortunes de notre pays ? C’est la plus grande réussite sociale des enfants du terroir qui a servi d’exemple et de détonateur à d’autres compatriotes du pays qui les ont imités.


    A Mbanza Ngungu, leur souvenir restera intarissable dans les cœurs de leurs amis qui n’hésitaient pas de les glorifier. C’étaient des monstres sacrés. « Ndoki za Mpelo » en jargon de chez Nous. Avant eux, il n’y avait que les commerçants portugais qui avaient fait mieux dans l’immobilier.

     

    Tous ceux qui les  ont connus garderont toujours à l’esprit cette fraternité qui les avait unit autour de Mbanza Ngungu, leur village natal où ils ont chacun dans son registre consacré une partie de leur vie. Ces trois enfants constituaient de leur vivant la troïka la plus solide que nous n’ayons connu. Ils sont nés à Mbanza Luvaka et à Kimuingu. Ce sont des authentiques « Bisimbi bia Nkulu ».

     

    Qui étaient-ils au juste ?

     

    Augustin Dokolo Sanu fut le premier banquier congolais. La BK (Banque de Kinshasa) dont il fut le propriétaire insuffla un sang nouveau à l’économie du pays. Au moment de son apogée, une nouvelle classe moyenne avait vu le jour grâce au financement de plusieurs petites et moyennes entreprises dont une grande partie ont disparu suite aux pillages de triste mémoire que notre pays fut victime. Notons en ce qui nous concerne la cité de Mbanza Ngungu, elle fut dôtée d’une agence de la BK, tandis que les ETS NKENGE et KIALA qui faisaient partie des douze entreprises du Groupe Dokolo avaient boostées l’activité commerciale à Mbanza Ngungu.

     

    Dombasi Zikumvala. Ceux qui l’avaient côtoyé savaient qu’il était « trop bouche ». Kinua kia kala yani.  Ce n’est pas en vain qu’il clamait à tout bout de champ que jusqu’à sa mort, ka fuete kaka nuanga ti dia miliki. C’est dans l’immobilier qu’il avait réussi à bâtir sa fortune. L’Hôtel Dombazi en ville en est la plus parfaite illustration.

     

    Augustin Kisombe Kiaku Muisi « Amasco ». Plus courageux que lui, tu meurs! Cet homme a été au four et au moulin. Son activité débordait les limites du tolérable. On dirait qu’il fut un touche à tout, avec cette particularité que toutes les activités qu’il supervisait où dont il était l’initiateur prenait carrément une envolée spectaculaire. Après avoir réussi à asseoir son nom dans le secteur du commerce, il se reconvertit dans la politique où il occupa un rôle important à côté du Maréchal Mobutu qui lui colla le sobriquet de « Etats Unis ». Ce nom de code était le symbole de son courage. De retour de son exil, il créa son propre parti politique, le MDD.

     

    Aujourd’hui que ces trois fils du terroir ont tiré leur révérence, leur vide se fait réellement sentir et à ce titre, on ne les oubliera jamais.

    Bawu yi lulendo lua Bandibu ba Mbanza Ngungu