• Avant de vous parler de TATA BASI qui est le diminutif de son prénom de Sébastien, je veux vous rappeler une réalité qui faisait que les enfants de notre époque étaient plus heureux par rapport aux jeunes d´aujourd´hui. Nous avions eu cette chance d´avoir connu tous un Père biologique, mais à côté de celui-ci pullulaient plusieurs Papa qui nous ont encadré. Ce sont les chefs des nombreuses familles « amies » que nos parents avaient librement choisis. Par respect, nous les considérions aussi comme nos Papa par alliance. Le respect envers les aînés étant l’une des vertus et la chose la plus sacrée qu’on nous apprenait nos relations ne posaient aucun problème. Par réciprocité, ces parents nous rendaient la pareille et se comportaient envers nous en véritables pères de famille qui n’hésitaient pas de nous sanctionner lorsqu’on commettait des fautes en leur présence, mais aussi de nous féliciter en nous gratifiant des petits cadeaux pour nos bonnes actions. C’est la vie que nous avions connue à Thysville où l’amour du prochain, les bonnes manières, etc… étaient au centre des relations qui existaient entre plusieurs familles.

    Le cas de la famille de TATA BASI mérite que je m’y attarde un peu, car il existait une très grande complicité qui dépasse tout entendement  entre nos deux familles. Nos familles étaient très proches. On se fréquentait régulièrement. Notre maman n’hésitait pas de faire traverser des paniers bourrés de la nourriture préparée chez nous qui devaient atterrir sur l’avenue Stanley et vice versa.

    TATA BASI était un des machinistes les plus réputés de l´OTRACO. Ce qui faisait de lui un homme très privilégié au sein de son entreprise. Car ce n’est pas n’importe qui pouvait conduire un locomotive. Il y avait un groupe dans son sillage un groupe des papas, la plupart originaires du Territoire de Madimba (des madimbadiens comme il se plaisaient de s’appeler), qui se réunissaient régulièrement Chez lui autour d’un bon verre de Primus ou de Polar. Chaque Papa avait son surnom ou nom de guerre. Tata BASI
    portait celui de « MAYIDI ». Le train était le moyen de transport le plus utilisé à notre époque. Ne soyez pas étonné que Ta Mayidi était très célèbre. Une phrase est restée célèbre dans l’imagerie populaire : "LUKALU KA VINGILANGA MUNTU KO" qui signifiait simplement que lorsqu’on voulait voyager par le train, il fallait être à l’heure. Ce bout de phrase était connu de tout le monde. Mais Tata BASI qui était un homlmme de chair et de sang faisait toujours une exception lorsqu’une des familles amies à la sienne voyageait par train et qu’elle arrivait en retard à la gare. Un jour, qui était pour mon père un désastre, car ne respectait jamais la notion du temps. Elle était toujours en retard quand elle voyageait et cela Tata Basi le savait et c’est à cause de sa présence à la tête du locomotive qui reliait Thysville à la gare de Marshall où nous devrions effectuer notre correspondance avec le train en provenance de Matadi qu’on arrivait toujours à sauver les meubles.

    Je me souviens parfaitement qu’en 1954, Tata BASI avait provoqué un retard de 10 minutes pour que ma Mère, accompagnée de ses enfants, y compris le petit Crispin puissent prendre le train. J´ai toujours gardé cette image dans mes souvenirs d’enfance, car exceptionnellement, nous avions accédé à la gare par un accès interdit aux passagers. Papa Michel, le chef de gare nous attendait au dit accès pour composter les billets. Dès que nous sommes montés dans notre wagon, le train démarrât.

     
    SIMBI KIA NKULU    


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