• Nkazi,j´éspère te trouver bien reposé et en forme. J´ai découvert grâce au Facebook, Jean-Marie Kitumua le fils de Tata Théophile Kitumua, notre Directeur à l´école officielle VILLE HAUTE de Mbanza-ngungu. Ainsi, je me suis rappelé d´un petit incident qui eut lieu devant le magasin SOCOVILLE en 1964 et que le vaillant Directeur parvint à résoudre. C´était juste à l´époque où la rébellion affectait négativement la province Orientale en général et la ville de STANLEYVILLE en particulier. Dans tout le pays, l´armée avait installé des barrières pour un contrôle sévère, dont personne n’était à l´abri. Un jour, en revenant de l´Athénée, nous nous trouvions devant la barrière qui se trouvait près de la gare, juste devant ce magasin qui était fermé depuis les événements de juillet 1960. En même temps que nous, descendaient les moniteurs et élèves de l´école officielle que dirigeait Tata Kitumua. Nous devons reconnaître que plusieurs de nos soldats de l´époque n´avaient même pas le niveau de la 3ème primaire ou étaient simplement des illettrés. Les militaires de ce genre étaient jaloux des Intellectuels et à la moindre occasion, ils en profitaient pour humilier tout INTELLECTUEL. Ce fut le cas avec un des moniteurs de l´école officielle qui arrivait à la barrière avec sa bicyclette. Je ne me rappelle pas de son nom, mais je sais qu´il donnait cours aux élèves de la 4ème année dont ma soeur Agnès. L´enseignant récemment diplômé, n´avait pas le fameux timbre d´impôt dans son livret d´identité et malheureusement pour lui, il ne parlait pas Lingala. Un des gendarmes, e moins gradé précisément, lui demandât d´exhiber les pièces, chose que le moniteur fit  gentiment. Constatant que l’enseignant ne disposait pas de sa vignette d´impôt, et que le malheureux interlocuteur lui répondait en Français, le soldat furieux trouvât l´occasion tant attendue pour humilier le moniteur qui ne cessait de lui parlait en français. Et avec l´aide de la crosse de son arme, le mauvais gendarme envoyât l´enseignant s´assoir par terre, devant tout le monde. Je revois ce moniteur bien habillé avec ses lunettes obscures, pris de panique disant : Nous payons doublement à la province. En fait, il voulait justifier sa double condition d´enseignant et donc de FONCTIONNAIRE. Mais plus il parlait en français, plus le soldat s´excitait. D’un coup, on a vu Tata KITUMUA arriver sur les lieux de cet incident, plus furieux que le militaire et vociférant juste au moment où ce dernier voulait se lancer sur notre enseignant. Il fallait être présent pour reconnaître la bravoure de Notre Directeur. Il a empoigné le gendarme tout en soulevant en même temps le moniteur qui était assis par terre. Le gendarme n’en revenait pas. Il a reculé à quelques mètres de Tata KITUMUA encore en colère et qui voulait savoir qui était au commandement du poste. Maintenant, la situation avait complètement changé et les militaires du poste étaient tous pris de panique. Après les avoir bien sermonnés, il prit l´enseignant sous sa protection et s´éloignèrent du lieu. Moi de mon côté, j´avais trouvé une arme pour taquiner ma sœur Agnès. Chaque fois que celle-ci me désobéissait, pour la taquiner, je lui disais avec un ton plein de malice: « nous payons doublement à la province » et celle ci commençait à pleurer. Tata KITUMUA fut un homme courageux, un grand amoureux de la discipline, un homme Juste et un GRAND DIRECTEUR. Du début de l´incident, jusqu’à l´arrivée de Tata KITUMUA, une bonne vingtaine de minutes s´était écoulée. Grâce à son sens de responsabilité, notre Directeur ne quittait jamais l´école avant que tout le monde soit dehors, et c´est comme ça que les élèves qui avaient vu la scène sont allés le prévenir. 

    Crispin LUKOKI - Simbi kia Nkulu


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