• JEAN MARIE KAYEMBE : LE BOMBARDIER

    Ce joueur compte parmi les meilleurs buteurs que Mbanza Ngungu n'ait connu. Il appartient à la même classe que Houf ou Kakinambutako des Diables Rouges, Nkindu Mathonet et Henri Monene de l'Amicale ou Eusébio de Mikado. Solidement ancré sur ces deux jambes, ce joueur qui fut un grand meneur d’hommes sur le terrain était doté d'un sens inné de buts qui firent de lui un attaquant increvable sur un terrain de jeu. Il en fit voir des vertes et pas mûres aux défenseurs et gardiens adverses. Ses boulets très fumants pardonnaient rarement. A l'instar de Modi, rares sont les matches où il est rentré bredouille d’un terrain de jeu. C'est cela la particularité des chasseurs de buts. Grâce à sa vélocité sur le terrain, le FC GwaGwa réussira à remporter, sous la présidence du Professeur Ferdinand Luntadila, son véritable premier titre de Champion. Avant lui, il n'y avait que Modi qui avait fait autant que lui pour son équipe. Il faut cependant retenir que les prouesses de Marcel étaient réalisés à un niveau inférieur, celui du football des juniors non botté. Après lui, on a connu Mukendi Ndaye, Kalala Kabundi, Tisserand et surtout le feu follet Botende Lolo qui furent tous des grands buteurs. Hélas, force est de reconnaître que personne n’avait réussi à l'atteindre au niveau de sa cheville. Décidément le fils de Papa Tshifunda fut un buteur hors pair. Il termina sa belle carrière au sein de l'AS Dragons de Kinshasa qu’il sera obligé d’interrompre, car forcé par sa famille de s'exiler à au Campus universitaire de L'shi pour y poursuivre ses études universitaires qu’il réussira avec brio. Avant de trépasser, il fut un grand cadre dans une entreprise du pays. Son petit frère Jean Paul Tshifunda qui fut un joueur de milieu du terrain a joué au sein de GwaGwa, mais sa carrière, trop courte, ne lui a pas permis de faire mieux que son frère.

     

     

    JULES PIERRE MANDIANGU : LA PERLE RARE « MUANA NSUKA »

    C’est la perle rare, le joueur le plus prestigieux et le plus célèbre que le FC GwaGwa de Mbanza Ngungu ait lancé sur la scène sportive. Mandiangu alias Tostao reste le symbole de la réussite pour toute une génération des joueurs. En effet, en quarante années d’existence, c’est le seul joueur parmi toutes ces grandes vedettes qui ont appris les rudiments du football au sein de notre maison, qui a réussi à atteindre le plus haut niveau en gouttant aux délices du football professionnel en Europe. Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de lui réserver une rubrique spéciale et faire découvrir aux lecteurs son itinéraire particulier. Il avait encore 12 ans, lorsque comme tous les garçons de son âge, il a appris à taper sur un ballon dans une équipe des vedettes en herbes de son quartier. Le football scolaire l’a énormément endurci. Il fit ces véritables débuts au sein de l’AJAX de Nkondo avant de se faire remarquer au sein de l’équipe de l'Institut Technique de Ngombe Matadi. Rentré à Mbanza Ngungu, c’est dans la sélection de l’Institut Technique Commercial de Noki du Préfet Mampuya Puskas qu’il va émerger et sortir du lot. C’est au sein de cette dernière équipe que le difficile public du Stade Kitemoko va le découvrir pour la première fois et l’adopter au cours du championnat inter-scolaire que son école a remporté cette année-là face à l’intraitable équipe de l’Institut de Kola. Sous l’impulsion du Sorcier, sobriquet qui lui fut collé par Koffi Koffiento, l’ITC remporta par le plus petit écart de 1 but à 0 cette compétition. L’unique réalisation de ce match de la finale fut l’œuvre de Mandiangu. C’est grâce à Kuka Nzadi dit Fantôme qu’il fera le plus naturellement du monde son entrée au sein du FC GwaGwa, une équipe qui avait toujours ses faveurs dans la mesure où tous ses frères y compris Sekele, l'un de ses modèles avaient porté les couleurs de ce club. Un accueil très chaleureux lui fut réservé par Mbuta Fe, Lunkoka Ayens et autres Sefu, les anciens de l’équipe qui le prirent sous leur protection. D’ailleurs, c’est avec les chaussures de Ayens avec qui ils portaient la même pointure qu’il fit ces premiers pas avec les godasses. A son arrivée dans le FC GwaGwa, hormis les joueurs des Diables Rouges qui étaient bien encadrés par leur employeur l’Onatra, toutes les autres équipes de Mbanza Ngungu broyaient du noir. Ne soyez pas surpris d'apprendre que Papa Itele et le feu follet Tazi, deux pions majeurs de Bilanga Matebo jouaient dans le FC GwaGwa cette année-là, suite à l’éclipse momentanée de leur club. Nous devons donc louer la ténacité et le courage de Fantôme qui, tel un diable dans un benitier, se démenait seul pour la survie du club. Il a fallu surtout attendre l’arrivée de Kankonde Munioka, un ancien joueur de Tshinkunku de Kananga, muté à la SNEL et qui sera propulsé capitaine de l’équipe pour redonner le sourire aux joueurs. Quelques mois plus tard, ce fut le grand déclic avec l’arrivée providentielle à la tête du club, de celui qui va devenir son père spirituel. Le président Samy Sansua kia Nimy, alias Mokonzi Nguaka. Celui-ci apporta un nouveau souffle à l’équipe qui va connaître le retour de Mavuva Sekele au bercail, suite à ces ennuis de santé à Kinshasa et le recrutement de l’avant centre Botende Lolo. Un nouveau trio va voir le jour et faire parler la poudre au sein du club. Tostao qui s’était révélé comme un excellent meneur de jeu va épater les dirigeants du Cercle Sportif Imana lors du Tournoi du 20ème anniversaire du FC GwaGwa organisé au mois de février 1986. L’Entraîneur Ali Makombo qui l’a découvert à cette occasion ne cessa de jeter des éloges à son égard et fixa son dévolu sur lui pour succéder à Mahungu qui était en partance pour l’Europe. Avant de signer dans le Daring Club motema Pembe, le jeune Mandiangu va défrayer l’actualité et faire pendant deux mois, la Une des journaux kinois. Durant cette période, il fera l’objet d’une cour assidue de la part de Ado Makola de l’AC Matonge qui avait réussi à l’apprivoiser. Il a fallu des tractations en coulisses de haut niveau pour convaincre Ado à se libérer de ce joueur qu’il considérait déjà comme sociétaire de son écurie. La concrétisation de ce transfert fit l’effet d’une bombe dans les milieux vert et blanc. La première fois qu’il arriva aux entraînements du CS Imana au Collège Boboto à bord de la Fuego rouge du Conseiller Savanet, les imaniens lui firent une ovation qu’il ne peut pas oublier. Il se rappellera aussi et pour toujours de la façon dont le capitaine Mahungu l’avait aidé pour s’intégrer dans sa nouvelle formation où Makombo, le meilleur entraîneur congolais de l’époque le prit complètement sous sa coupe. Et voilà ! Un gamin venu du FC GwaGwa entrant de plein pied dans la cours des grands. Une nouvelle ère va débuter pour cet enfant terrible de Mbanza Ngungu dans l’équipe où d’autres ngunguois aussi célèbres que lui avaient fait leurs preuves, en l’occurrence Raoul Kidumu, Paul Bukaka, Mayenda Mayens et Mandiki André. Dans sa nouvelle équipe Mandiangu va devenir la véritable coqueluche des tupamaros. Le jour où Mahungu effectua ces adieux aux Tupamaros dans un Stade du 20 Mai archicomble, il fut officiellement intronisé et consacré comme son dauphin. Le capitaine Mahungu, lui remit personnellement au cours d’une émouvante cérémonie de passation de flambeau son maillot immaculé frappé du n°10 en vert.

    Cette année-là, il va réussir le plus beau exploit de sa courte carrière au sein de Daring Motema Pembe qu’il conduisit au sacre en challenge Papa Kalala en signant un but d’anthologie face à l’AS VCclub. Tubilandu, le gardien magique des vert noirs se souviendra toujours de ce foudroyant tir décoché à quarante mètres du but qu’il gardait par l’avant centre des Matiti Mabe avec son pied gauche. Dans leur esprit imaginatif, les supporters vont immortaliser cette frappe par une rengaine qu’ils entonnaient chaque fois que les circonstances l’exigeaient. Gauche !Gauche ! Gauche ! Tel fut ce mémorable cri d’animation qui mettait en ébullition la tribune latérale et les pourtours de Daring du Stade Tata Raphaël. Sa notoriété au sein de sa nouvelle équipe dépassait tout ce dont pouvait rêver un joueur. Hélas, si sur le plan technique, il était satisfait de ces prouesses, sur le plan moral, il était très déçu par le comportement des dirigeants de son club qui ne parvinrent à concrétiser toutes les belles promesses qui lui étaient faites au moment du renoncement de son contrat avec l’AC Matonge. C’est dans ces conditions qu’il décida, la mort dans l’âme de quitter le pays pour tenter une nouvelle aventure en Europe. Le jour “ J ”, après toutes les formalités d’embarquement, il sera désagréablement surpris de se trouver face à face avec les émissaires de Manda Mobutu, un des bonzes de Daring de l’époque qui vont l’empêcher de voyager. C'est toujours le même Manda Mobutu qui réussira à le faire voyager une année plus tard, mais cette fois-ci par la grande porte. En effet, par respect à la parole donnée, le staff de Daring lui autorisa d’embrasser le football professionnel après le deuxième sacre de Daring au Challenge Papa Kalala le 14 octobre 1985, face au FC Kalamu de Wawa Lambick. Une fois de plus, l’unique but de la partie fut l’œuvre de Mandiangu. A Bruxelles, il sera accueilli par Jeef Mayenda qui l’introduisit auprès des dirigeants du SC Anderletch. Dans cette équipe, il fera connaissance avec Enzo Sciffo, Verccauteren et autres Lozano. Alors que l'équipe belge souhaitait un transfert d'une année avec option d'achat, les dirigeants de Daring, trop exigeant et qui ne connaissaient pas les réalités du football professionnel belge exigeaient un montant de 5.000.000 FB pour un transfert définitif. Apres cet échec, il quitta la Belgique pour la France et grâce à son aîné Kid Mpununu, il atterrit dans le Stade Rennais en 1986. Hélas, vu le nombre de joueur étranger autorisé pour chaque club, le directeur sportif du Stade Rennais qui l’appréciait beaucoup le recommanda au FC Creil qui évoluait en troisième division, avec possibilité de retour à Rennes dès que la situation se décanterait. Alors que les choses marchaient comme sur des roulettes dans sa nouvelle équipe où il était le meneur de jeu, Monsieur Karel Broken, manager du DCMP, mandaté par ce club kinois, va débarquer en France pour le ramener en Belgique où il va cette fois-ci signer son premier contrat professionnel avec le FC Antwerp, équipe qui évoluait en première division du championnat belge. Malheureusement à la fin de cette saison, suite aux difficultés financières auxquelles étaient confrontés les dirigeants de ce club, tous les nouveaux joueurs furent libérés. Ainsi, il fut contraint de jouer durant deux saisons au sein du KFC HASSELT en deuxième division. En 87-88, il fut sacré le meilleur buteur de ce club avec 21 réalisations et en 88-89, il réussit 19 buts et avec comme prime, le titre de meilleur joueur de l'année. Alost un club qui venait de monter en première division lui fit les yeux doux, mais le club n'ayant pas obtenu le statut de club professionnel fut maintenu en division inférieure. Une fois de plus l’année 89-90 fut à son avantage, car après avoir joué dix matches sans encaisser la moindre défaite, Son équipe eue droit de disputer le tour final que nous avons remportés haut la main grâce aux prouesses de Mandiangu. Considéré à juste titre comme l’homme providentiel, il fut l’un des titulaires indiscutable de EENDRACHT AALST FC jusqu'en 1994. Une blessure l’éloigna des terrains et finalement, il se retrouva au sein de l’équipe Royal FC NAMUR qui évoluait en troisième division. C’est dans cette dernière formation qu’il mettra fin à sa carrière, fier d’avoir honoré sa classe et d’être le premier ngunguois à avoir atteint ce niveau-là. Si nous avons tenu à décrire ce parcours exceptionnel de Tostao dans cet ouvrage, c'est pour permettre aux jeunes footballeurs de Mbanza Ngungu de croire en leur destin. Ils doivent se dire tout haut que tout est possible pour quiconque croit en ces qualités. Si Mandiangu a osé et est arrivé. Pourquoi pas eux? La vie de footballeur est faite des hauts et des bas. Mandiangu le reconnaît avec humilité. Aujourd’hui, il remercie de tout cœur tous ceux qui ont facilité l’éclosion de ces talents. De tous les dirigeants qu’il a connu dans le FC GwaGwa, il garde des bons souvenirs de Nkuka Nzadi, Sansua Samy Mokonzi Nguaka, Papa Za (Kocsis), Papa Lex, Dekoke Nsimba qui sont en vérité ces véritables parrains. Il ne pourra jamais les oublier. Dans la vie, il y a aussi des moments tristes. Le décès de son coéquipier Botende Lolo ainsi que ceux de ces mentors Papa Lex, Nkuka Fantôme, Dekoke Nsimba et Ali Makombo l’ont toujours Il ne peut pas non plus oublier le souvenir immortel de tous ces frères et amis avec lesquels il a appris toutes les ficelles de ce métier de footballeur qu’ils ont aimé et adoré tous avec la même passion. Apaka Mandiangu, Papa Itele,Tazi Zagor, Stani, Mata Toyota sont irremplaçables dans son cœur…

     

     


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