• Avec le récit suivant, je veux satisfaire la curiosité de mon jeune frère John LUKAU que je tiens à féliciter pour son intérêt sur le passé de notre chère cité de Mbanza-Ngungu. Mon récit de ce jour relate une aventure vécue avec la troupe Saint Clément.

    Nous allons nous situer en 1966, au mois d´avril. C´était pendant la fête de Pâques. La troupe St Clément, avec Hyacinthe Masanga et Crispin Lukoki à la tête, est allée en campement au village KANGA. Ledit village se trouve à quelques 8 km de ZAMBA. Le campement s´était bien déroulé, sauf que pour avoir abuser de sa force à l´heure de la préparation du fameux FEU DE CAMP,  Crispin était atteint par une crise de lombalgie.

    Initialement programmé pour une journée, nous fîmes obligés de rapporter notre retour au jour de Lundi de Pâques qui était un jour férié. Les habitants du village KANGA nous avaient très bien accueillis, et d´ailleurs, dans cette localité  y vivait un Chef de Clan de la Troupe de Marchal. Ils nous avaient autorisés à cueillir tout ce dont nous avions besoin. La nuit du Feu de Camp, j´étais tellement souffrant que je suis resté au lit, sans participer aux Chants ni aux Sketchs. Heureusement, après un repos bien mérité, le jour de notre retour, j´étais déjà bien portant. A la demande du Chef du village, nous sommes restés à Kanga jusqu´au soir. Nous avons quitté le village vers 16 heures. Dans notre marche nous chantions tous joyeux. Après quelques Kilomètres de marche, deux de nos Scouts sont restés derrière sans mon autorisation. Quand je me suis rendu compte de cet incident, je suis reparti à leur recherche. Je fus  déçu de les  surprendre en train de prendre du manioc et d´arachides dans un champ d´autrui. Comme punition, et pour ne pas arrêter la marche, je décidais de ligoter leurs mains. Aujourd´hui, je regrette ma décision, mais à l’époque, je n´avais pas de choix.

    Nous avions continué notre marche jusqu´au moment où les LOUVETEAUX qui marchaient en tête commencèrent à se disperser. Il commençait à faire noir et dans la forêt on ne voyait  presque rien. Il était difficile de distinguer ce qu´on avait devant nous. J´ai vite récupéré la situation, jusqu’à rencontrer en cours de route un MONSIEUR qui était TOUT NU devant nous. Nous étions son salut. Aussi, il nous raconta sa mésaventure. En effet, il venait d´être attaqué par un soldat de notre armée. Ce dernier lui avait dépossédé de tout son argent, bijoux et montre. Mais ne voulant pas se laisser faire, il se mit à pourchasser le soldat. Très furieux, celui-ci le déshabilla pour le décourager. C’est de cette manière qu’il rentrait tout nu vers son village où il pouvait rencontrer du renfort. J´avais presque 18 ans et mon copain l´Akeela aussi. Nous nous sommes mis à la poursuite du soldat que nous avions rattrapé après 10 minutes de course poursuite. Le gars était complètement ivre, entre la boisson et le chanvre. Heureusement, il avait sur lui l´argent, les bijoux et la montre. Mais les habits, il les avait jeté dans le bois. Les éclaireurs avaient toujours une corde sur eux, et nous avons pu maîtriser cet énergumène grâce à cette corde. Le grand Monsieur n´avait plus honte d´exhiber son corps tout nu. A notre arrivée à Zamba, les habitants du coin ont voulu agresser le soldat. Heureusement, la police militaire qui était très active, se trouvait sur place, à la recherche des soldats Trouble-fêtes.

    Cher John, il se fait que le gars qu’on venait de sauver était un Grand Chef de village. Il s´appelait Mbuta NGUBI. Les gens de Zamba lui avaient apporté un drap blanc pour se couvrir. La police militaire nous avait pris comme témoins et nous l’avons accompagné au Camp Hardy. Le Sergent Chef lui remit un pantalon d´une taille si grande que nous n´avions pas pu contenir notre rire. Même Mbuta Ngubi, lui-même était parvenu à se moquer de son nouveau pantalon.

    Dio diambu diatoma kutusevisa, surtout ba petits Louveteaux.

    Simbi kia Nkulu.   


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  • Edouard NTONA LULENDO est né en Septembre 1943 à la maternité de la ville, située derrière le garage de la mission catholique Sacré Cœur. Ce bâtiment deviendra à une certaine époque l’internat des élèves du Collège Saint Clément. Les NSIAMASUMU Jacques Gabriel, NKODIA Godefroid, etc... sont passés par cet internat.  Cette maternité a fonctionné jusqu’en 1951, date de l’inauguration de l’actuel hôpital NSONA NKULU (Ex hôpital Président Charles qui, à l’époque, était le président de l’OTRACO, ONATRA actuelle). NTONA a commencé l’école maternelle à l’école Notre Dame du Congo où il a fait connaissance avec la Sœur Hélène du Christ de la congrégation des Sœurs de la Charité de Gand. A l’époque on ne parlait pas de l’école maternelle. Aujourd’hui on parle des 1ère, 2ème et 3ème maternelle. Nos classes de maternelle s’appelaient simplement « Zéro année » dans tous les réseaux d’enseignement.  Après la « Zéro année » on passait en 1ère année à l’école Sainte Thérèse (Ecole Primaire Catholique). Pendant toute son école primaire il a eu Mr l’Abbé DINGANGA Emile comme Directeur. Nous avions connu le système de 2 gongs, raconte-t-il. Le matin la messe était obligatoire : 6h30-7h00. Après la messe nous rentrions à la maison manger le Fufu avec le « Kangila ngai », prononcer « Kangela ngai » c.à d. les « Makayabu » grillés ou des « nkanda mia ngulu ». C’étaient des repas délicieux. Les enfants qui en avaient la possibilité s’offraient des beignets « mikati », prononcer « mikate ». Maman Louise KINZONZI,  née Sango Louise sur l’avenue Tabora, épouse du Chef le plus emblématique du Centre Extra Coutumier de Thysville, était l’une des spécialistes dans la préparation des beignets. NTONA fut l’un des enfants qui aidaient maman Louise pour des petites courses. A l’époque lorsque les papas allaient au travail et les élèves à l’école, les rues de la cité restaient presque vides, les beignets qui n’avaient pas été vendus dans la journée étaient distribués gratuitement à qui le voulait. A 11h30 les cours de l’avant-midi se terminaient, retour à la maison pour manger et à 14h30 les cours reprenaient jusqu’à 16h30. Les papas de l’OTRACO travaillaient également 2 gongs, 7h-12h et 14h-17h. Chaque jour nous chantions comme ceci :

    -      Sikama na nsiuka, kuenda na maza, na maza, na maza, na ku
           yobila

    -      Katuka na maza kuenda na inzo Nzambi, na inzo Nzambi, na
           inzo Nzambi na 
    kusambila

    -      Katuka na inzo Nzambi, vutuka na inzo, na inzo, na inzo, na
           kudia fufu

    -      Katuka na inzo kuenda na kalasi, na kalasi, na kalasi na 
           kulonguka

    Le long de l’école primaire notre promotion n’a pas connu de chaussures. Nous étions presque tous pieds nus: une chemise, une culotte, sans sous-vêtements, « ye masutu meto » pour la plupart des enfants et cela nous créait des problèmes pour aller nous laver à Kitoko Nsunga. Ceux qui n’étaient pas circoncis devaient attendre que ceux qui avaient des « nsewa » puissent terminer à se baigner.

    C’est en 1953 que NTONA fut circoncis pour devenir « NSEWA » et jouir des mêmes droits que les anciens. La circoncision se faisait gratuitement tous les mercredis par groupes de 10 enfants par semaine. Lorsque les vacances approchaient, chaque élève recevait un billet des vacances sur lequel la destination était clairement indiquée. Partout où on allait en vacances, on devrait assister à la messe chaque dimanche et faire signer son billet des vacances par le Curé de la Paroisse. Au retour des vacances, un contrôle sévère était effectué qui amenait jusqu’à l’exclusion des élèves non en règle. Chaque mercredi il n’y avait pas cours dans l’après-midi et nous allions dans les villages environnants, selon les saisons, à Mfinda Noki à la recherche des « Mbuba », des « Mantusu » ; ou dans la brousse vers le village Mpete à la recherche des « Mfilu » et des « Ntundulu » en chantant «  eee nsunga ntundulu, kala yo Vana ya sangumuka, kala yo ». Et quand vous trouviez, on criait : tuuu c'est-à-dire triomphalement, j’ai trouvé.

     


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  • Vieux Ntona Lulendo est une de ces personnes qu'on ne présente plus, sa grande notoriété ayant dépassé les limites territoriales de notre cité. De nos jours, il est l’un des rescapés de la vieille génération des ngunguois qui continuent à bosser pour le bonheur de leur ville natale. Nous qui le cotoyons, nous pouvons affirmer, tant bien que mal, le rôle majeur qu’il n’a cessé de jouer dans sa vie à Thysville. Auguy Malonga va certainement nous le présenter dans les prochains jours dans cette rubrique. Je n’anticipe pas les choses. Mais en attendant, vous pouvez découvrir une des facettes de sa vie en dévorant à partir de ce jour, une série d’articles portant sa signature et dans lesquelles il nous replonge dans l’ambiance de Thysville telle qu’il l’avait vécue.


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  • Aujourd’hui, nous allons parler de nos amis qui ont grandi au Camp Thys (Otraco). Ces enfants étaient  plus avantageux que ceux nous qui vivions à Sanzela. Plusieurs raisons ont facilité leur plein épanouissement. Ils vivaient tous dans un même quartier. De ce fait se connaissaient tous et formaient un seul groupe, alors qu’à Sanzela, on distinguait Bana ba ku Londe, Bana ba ku Ndimba, Bana ba missioni, Besi Kumbi, Besi Loma, etc… Ils supportaient tous une même équipe de football, les Diables Rouges ou certains de leurs parents étaient eux-mêmes des joueurs. Ainsi, ils n’avaient pas des difficultés pour utiliser le stade de Nsona Nkulu où ils pouvaient s´entraîner à l´aise. N’étant pas très nombreux, ils devinrent presque tous des camarades et formaient un bloc très bien soudé, bénéficiant de l’encadrement de certains de leurs aînés. Le service des affaires sociales de l’Otraco qui se souciait de l’avenir des enfants de leurs travailleurs favorisait aussi la pratique du football dans leur milieu. Très disciplinés, ils s’entraînaient régulièrement parfois avec leurs aînés des Diables Rouges et de la Renaissance. C’est pourquoi, on voyait des familles entières s’adonner à la pratique du football. J´ai ici deux familles qui étaient très célèbres à cause de leur passion pour le football. D´un côté nous avions la Famille de Papa N´sibu et de l´autre, celle de Papa Ndongala alias Locomotive.
    Chez Tata N´Sibu, il y avait trois gardiens de buts très fameux, dont le célebrissime N´sibu De la Fufu, Mbuta M´Bimu et Ya Dikambala. Tous les autres  enfants beaucoup plus jeunes, jouaient aussi bien au football, mais les plus connus furent les trois goals keepers précités. 
    Dans la famille de Tata Ndongala, ils étaient, tous des très bons attaquants et en même temps des grands buteurs. L’aîné NITU alias OUF était un avant centre hors pair qui a joué dans les Diables Rouges. KINSUNSU alias MICHAUX était lui aussi, le buteur attitré de Verian Ball où il a joué en compagnie de ALONI (Raoul KIDUMU). Parti à Boma pour étudier à l'EPOM, il devint le fer de lance du FC Daring de la place. Dans cette équipe, il
    fut la grande coqueluche des Bomatraciens qui prenaient tous les week end le chemin du Stade Socol pour le voir évoluer et marquer comme à la recréation des nombreux buts au grand bonheur de ses fans. Quant à mon copain YOKA alias MATURE, il a débuté au sein du FC COPA où évoluaient les plus jeunes de Nsonankulu. C'était leur buteur. Plus tard, il intégra et s'imposa  avec "sérieux" au sein du club des forgerons. J´ai quelques doutes sur le nom de famille de mon copain Mature qui a brulé à deux reprises la politesse à Montonga Raph au stade de Nsona Nkulu.
    A la cité nous avions connu quelques familles qui ont donné des  très bons joueurs au football ngunguois. Nous en parlerons très prochainement.


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  • Je me permets de poser la question suivante à tous les BISIMBI :
    Qui peut nous citer le nom du tout premier Commissaire de Police, natif de Thysville. De quelle famille était-il issu ? 
     

    Cette question mérite que vous puissiez y répondre.

     

    Crispin Lukoki

    Simbi kia Nkulu


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