• Pierre NSUMBU, le premier commis indigène au bureau du Territoire de Thysville

    Le poste de Nsona Ngongo a été formellement créé par la société des chemins de fer Matadi Kinshasa en 1896. C’est à cette date que le chemin des fers est arrivé par la volonté de Monsieur Albert Thys en ces lieux.  Essentiellement constitué par les agents et travailleurs de l’office des transports coloniaux qui y installa sa direction générale, de quelques commerçants portugais et des missionnaires catholiques de la congrégation du Très Saint Père rédempteur, Mbanza Ngungu fut officiellement reconnu comme centre extra coutumier en 1905 et devint ainsi le chef Lieu du Territoire de Thysville.

    Dans une administration coloniale dominée par les étrangers, le premier indigène qui a travaillé comme commis au bureau dudit territoire s’appelait Pierre Nsumbu.

    Papa Pierre NSUMBU était le frère aîné de Papa Camille Wazolao alias Ndibu a Ngolo, assistant médical qui avait longtemps œuvré à l’Athénée de Thysville, dans le cadre de la médecine scolaire. C’était un mundibu, originaire du village Kidezo à Nkolo. Ce n’est pas une surprise pour ceux qui connaissent l’histoire de notre pays, car cette contrée qui était vouée à un bel avenir avait parmi ces infrastructures de base, le petit séminaire de Nkolo qui fut malheureusement transféré à Kibula pour des raisons que nous nous réservons d’évoquer ici.  Quant au premier greffier indigène, il est de la contrée de Mbanza Manteke. Il s’appelait LUNDOLOKA. Plus tard, Emmanuel Lubalu d’abord, puis Jules Benga, tous les deux, enfants du chef Médaillé Kautako Ngyadi  du groupement de Nkolo ont travaillé au Territoire de Thysville où ils ont connu des fortunes diverses.


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  • Nous n’avons cessé de rappeler le rôle joué par la société des chemins de fers Matadi / Kinshasa dans la construction de la ville de Thysville qui fut au début une cité des forgerons. Mbanza Ngungu n’est pas la seule cité qui fut construite dans cette dynamique des travaux ayant reliée par la voie ferrée Matadi à Léopoldville. Nous pouvons  vous affirmer avec certitude que toutes les localités du district des Cataractes ou de La Lukaya qui sont situés tout au long dudit chemin des fers ont été créés par la volonté des constructeurs de cette voie de communication. Matadi est séparée de Kinshasa par plus ou moins 360 kilomètres. Partant du principe que tous les dix kilomètres, il fallait ériger une gare, ne soyez pas surpris que dans le tracé initial, il y ait 36 gares dans ce parcours.  Celles-ci étaient désignées dans le jargon colonial sous le vocable de « Stations ». Les locomotives étaient contraient de s’y arrêter pour prendre soit des voyageurs, sinon des marchandises évacués vers d’autres cieux. Toutefois, à cause de leur intérêt sans cesse croissant, certaines stations vont devenir des véritables plaques tournantes soit sur le plan administratif ou commercial et de ce fait vont du jour au lendemain jouer un rôle plus importantes que les autres dans le développement de notre contrée. Ainsi, pour différencier les gares selon leur catégorie, naquit cette nouvelle classification où certaines stations devinrent carrément des « Postes ». En effet, parmi les critères de choix, il y avait d'une part l’importance stratégique de la station sur les activités de la société et d'autre part, son impact et son développement rapide sur plan démographique.
    Songololo, Kimpese, Tumba, Cattier, Thysville, Kisantu, Sona Bata et Kasangulu furent considérés à juste titre comme les principaux postes de l’Otraco. C'est dans cet ordre d'idée que nous venons d'inventorier pour vous, entre Matadi considéré comme point de départ de la ligne et Kinshasa (son arrivée), 36 stations qui ont finalement favorisé la création des localités ci-après :

    Matadi (Point de Départ) 1. Bousin (Pala Bala), 2. Cipelo (Tombangadio), 3. Kenge, 4 Fornazari (Nduizi), 5. Monolithe (Tadi di Mosi), 6. Lufu, 7. Manzonzi, 8. Songololo, 9. Bloc 100 (Kialowa), 10. Bloc 110 (Minkelo), 11.  Kuilu, 12. Malanga, 13.  Kimpese, 14. Lukala, 15.  Tumba, 16.  Moerbeke (Kuilu Ngongo), 17. Cattier (Lufu Toto), 18.  Nkolo Fuma, 19. Detthieu (Mueke), 20. Kiasi Matundulu, 21. Kiasi Kolo, 22. Marchall (Muala Kinsende), 23. Bloc 36 (Camp Hardy), 24. Thysville (Mbanza Ngungu), 25. Kindundu, 26.  Kisantu, 27. Ngufu, 28. Madimba, 29.  Sona Bata, 30. Holter (Luila), 31. Bailleux (Kindamba), 32. Vindevoghel (Kinsembo), 33. Kasangulu, 34.  Franqueti (Kingantoko), 35. Kimuenza, 36. Riflart  Léopoldville (Kinshasa) – ARRIVEE

     

    1. Dans cette énumération, la Gare de Mpozo est considérée comme une gare secondaire de Matadi, au même titre que les gares de Matete, de Ndolo et Usoke à Kinshasa

    2. Les gares qui sont en gras sont des Postes


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  • Mfumu TINTIKA, le premier chef du Centre extra coutumier

    Le nom de Tintika sonne encore dans nos oreilles. C’est le nom de la rue où nous avions passé une partie de notre vie à Mbanza Ngungu. Plusieurs ngunguois ne connaissaient pas la personne qui a été immortalisé sur notre avenue. Aujourd’hui, nous pouvons vous dévoiler la face cachée de cet homme qui fut le premier chef de cité indigène du centre extra coutumier de Thysville. Lorsque ce ndibu exerçait les fonctions de chef de cité, Feu Mfumu Kinzonzi qui sera plus tard titularisé à ce poste était son adjoint. Allez-y comprendre quelque chose. Mfumu Augustin Kinzonzi, le deuxième Chef de Centre qui cumula avec les fonctions de Juge Président du Tribunal coutumier de Thysville était très populaire à Thysville. Natif de Mbanza Muembe dans le manianga, il est parti très jeune à Brazzaville où il travailla à côté des Ouestafs (Popo) qui faisaient le commerce dans la commune de Poto Poto. Il traversa par la suite le fleuve et se fit trouva du travail auprès des commerçants portugais, dont M. Carvalho. Partout où il est passé, il a  aiguisé sa curiosité et appris dans le tas les ficelles du métier de commerçant. Ses deux voyages effectués au Portugal en compagnie de ses patrons firent de lui un homme très cultivé. Ce n’est pas un hasard s’il comptait parmi les rares « évolués » du Bas congo, immatriculés avec la carte B. Mfumu Kinzonzi avait réussi à développer une activité commerciale très florissante. Il était notamment le fournisseur attitré de plusieurs écoles du Bas Congo en produits alimentaires de base (chikuangues, haricots, huile de palme, sel, etc…). Des gars comme Papa Matingou (un de ses beaux-fils), Papa Mpununu Mazabay et Papa Malonga furent quelques-uns de ses principaux collaborateurs. Tandis que Papa Mabundu Mavos était considéré comme son fils adoptif. C’est dans sa famille que « La Même Chose » surnommé Poto Poto avait grandi. Peut-être que Auguy Mboya pourra nous éclairer là-dessus. Mfumu Kinzonzi est décédé en 1955. Le jour du transfert de sa dépouille mortelle qui était exposée dans la Salle des Fêtes de l’Offitra dans le manianga, fut décrété chômée et payée sur toute l’étendue de la ville. Des hommes et des femmes en pleurs, des enfants habillés dans leurs uniformes firent un long cortège qui accompagna le corps jusqu’en ville, lieu de la séparation. Le choix du successeur de Mfumu Kinzonzi fut rude et âpre entre les ndibu et les manianga. Finalement, ce fut le tour du Chef Lutete Paulin, un ancien assistant médical à l’hôpital de l’Otraco à Cattier reconverti dans la territoriale d’assurer la relève. Ce sont ces pairs ndibu de Thysville qui sont allés le chercher pour l’imposer à la tête de la cité, pour éviter que ce poste tant envié ne leur échappe. Si les avenues situés dans le périmètre du village Kumbi et Kitoko Nsunga portent la signature de Mfumu Kinzonzi, ce qui justifie la prédominance des manianga dans ces quartiers périphériques, c’est au Chef Paulin Lutete que nous devons les quartiers Missioni, Loma, Kola et Lutete. Papa Emmanuel Beti qui est encore en vie fut son Premier échevin.

     

     


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  • LE PREMIER COMMIS CLERC AU BUREAU DU TERRITOIRE

    Après avoir publié le nom du premier Commissaire de Police, en la personne de Mbuta BIKAKI, le fils aîné de Papa MVUTI, nous continuons sur notre lancée et demandons à tous nos lecteurs de nous citer le nom du premier commis qui a travaillé au bureau du Territoire de Thysville.

    En même temps, nous aimerions connaître le nom du premier Chef de la cité extra-coutumier de Thysville.

    Vos réponses nous obligeront.
    La photo qui accompagne cet article contraste réellement avec la vie qui se déroule aujourd’hui au même endroit. C’est l’ancien bureau du centre extra coutumier communément appelé « Centre » qui abrite aujourd’hui les services du Tribunal de paix de Mbanza Ngungu. Quelle propreté pour ce lieu et quelle classe et aisance des habitants de Thysville dans leur accoutrement...

    Simbi kia Nkulu




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