• Les Bisimbi de NgunguVille sont en deuil. Une des figures marquantes de l’ancienne génération des ngunguois vient de nous quitter. De son vrain nom NKUNKU Salomon, Vieux Bourreau  est une personne qu’on ne présente plus à Mbanza Ngungu. Connu par son métier de chauffeur, Vieux Salomon dont l’imposante silhouette méritait respect, a rendu d’énormes services à notre communauté. Après avoir assuré la sécurité au Ciné Esperencia (ex. Kiakia Bar) où il filtrait les entrées des clients, c’est toujours lui qui gérait les spectateurs qui avaient payés leurs droits d'entrés au stade Kitemoko. Retraité, il s’était vu gratifié l’un des postes de vice président de l’Association des Chauffeurs de Mbanza Ngungu. A ce titre, il était l’un des habitués du parking où grâce à son inlassable activité, il ne passait jamais inaperçu. Signalons en passant que Vieux Bourreau fut dans les années 60 à 70, au  début de l’équipe Jeunes GwaGwa, l’un des dirigeants qui avaient contribué au rayonnement et à la consolidation du succès récolté par ce club qu’il a dirigé en compagnie de Vieux Django, Vieux Ma Vie, Vieux Basele et consorts…C’est un homme très faible que j’ai revu au début de cette année, fatigué par le poids de l’âge et rongé par une maladie qui l’a emporté à petit feu.

    En notre nom personnel et au nom de tous les ngunguois qui l’ont connu, nous implorons le Très Haut d’accueillir son serviteur dans sa dernière demeure et que la terre de nos ancêtres lui soit douce et légère. Adieu Vieux Bourreau…

     


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  • LU POUR VOUS (LES BLANCS DES ANNEES 50)

    Fervent lecteur des écrits de notre aîné VIEUX VAN, je n’ai pas résisté à la tentation de publier dans notre blog un article qui a retenu ma particulière attention et qui peut vous donner une idée exacte sur la vie au Congo Belge, telle que les anciens l’avaient vécue avant notre indépendance… Sans commentaire de notre part.

    J’ai enregistré sur TV 5 les deux documentaires produits par la RTBF sur la République Démocratique du Congo à l’occasion de la commémoration de ses 50 ans d’indépendance. J’ai bien aimé ce film bien qu’ils n’aient montré qu’une partie des réalités de notre pays. Je n’ai pas envie de revenir sur tous les sujets abordés. Je me contenterai de vous donner mon point de vue sur certaines déclarations qui ont été faites par certains de nos aînés qui ont eu le privilège d’être interviewés par les journalistes belges. Une déclaration a particulièrement retenu mon attention, celle d’un concitoyen qui a affirmé que les Belges ne nous serraient jamais la main. Il est très difficile pour moi de juger des réalités des autres villes et coins du pays dans les années 50.  Cependant, j’ai écouté des témoignages de mes proches et gardé mes propres souvenirs qui me font dire que les Belges et Blancs que j’ai connus ou côtoyé à l’époque ne me donnaient pas l’impression d’être xénophobes.

    Commençons par ma naissance. En 1943, mon père était enseignant de 5ème primaire (terminale) à la Mission catholique de Kimpese. Il y avait là deux prêtres rédemptoristes :  Van Hool, curé en charge de la mission, et Michel Van de Bruck, directeur de l’école primaire, lequel était son grand ami. Ils s’étaient connus au Petit séminaire de Nkolo où papa avait fait ses études secondaires dans les années 30. Ce père. Il paraît que j’ai failli mourir à ma naissance et que c’est grâce aux prières dites par mon père et son ami prêtre que j’ai survécu.

    Dans les années 50, mon père était l’un des responsables du recrutement de la main d’œuvre indigène (M.O.I.) de l’OTRACO à Thysville. Parmi ses supérieurs hiérarchiques figuraient messieurs Dessailles et Bovesse. Ils venaient souvent chez-nous et nous allions souvent chez-eux. J’étais trop jeune pour me rappeler les détails mais mes sœurs et cousins m’ont affirmé qu’ils ont fréquenté les enfants de ces Belges et qu’ils ont même appris à monter à cheval avec et grâce à eux dans les cours arrières de leurs résidences. Ils m’ont même exhibé des photos ! Au camp « clerc », les commis coloniaux avaient ce qu’ils appelaient un cercle, une sorte de  cantine gérée par mon père. Les Belges de l’OTRACO sont souvent venus se joindre aux clercs congolais à l’occasion de certaines fêtes. À Thysville, il y avait une équipe eurafricaine de football !

    Lorsque mon père est tombé dans le coma pour des raisons inconnues, le médecin en chef, le Dr. Renard, qui était aussi son ami, a tout fait pour lui sauver la vie. Les infirmières blanches se montraient très sympathiques avec nous lorsque nous lui rendions visite. Il est resté inconscient pendant une dizaine de jours et il n’a repris connaissance que lorsque le père Michel Van de Bruck, qui se trouvait en vacances en Belgique, est revenu précipitamment pour prier et lui faire toutes sortes de cérémonials qui, aux yeux de certaines personnes, étaient des rituels de magie blanche. C’était en 1951. Je ne pouvais pas bien me souvenir puisque je n’avais que 8 ans. Qui plus est, pendant la journée, moi, j’étais à l’école. Mon père a été obligé de prendre une retraite prématurée et ce sont encore les Belges qui l’ont aidé à se construire une résidence en matériaux durables au village. Mon petit frère, celui qui a suivi Léontine alias Bomengo et qui est mort accidentellement alors qu’il n’avait qu’un an, avait reçu le prénom de Michel. Le père Michel Van de Bruck est resté un ami de la famille jusqu’après l’indépendance. Bien sûr, il avait vieilli et n’était plus actif mais il m’a reçu deux fois dans les années 60 lorsque j’étais de passage à Mbanza-Ngungu en voyageant par route.

    Pendant mes études secondaires, que ce soit au Collège Notre-Dame de Mbansa-Mboma où je les ai débutées (1955-1960) ou au Collège Albert Ier où je les ai terminées ( 1960-1962), j’ai toujours eu des professeurs belges, des pères jésuites. À part les injures ( vaurien, abruti, espèce de cornichon, fainéant, etc.) et la mise à genoux, il n’y a jamais eu des sévices corporels. J’ai connu la bastonnade mais ce fut pendant mes études primaires à l’École Ste-Thérèse de Thysville et ce sont les moniteurs congolais qui frappaient les élèves moins doués ou ceux qui voulaient jouer aux durs. Lorsque, victime d’une vilaine fracture, j’ai été hospitalisé pendant 4 mois à l’hôpital FOMULAC de Kisantu, mon médecin traitant était un Belge. C’est lui qui m’apportait les bandes dessinées des aventures de Tintin (Belgique) et celles de Blake et Mortimer (Angleterre)

    Mes sœurs ont étudié au couvent des sœurs de Thysville. Je me souviens qu’il y a eu des filles mulâtresses dont le père était un Blanc. C’est le cas de Marie-Thérèse Sengo, fille de M. Bravo, un boulanger portugais, future épouse du bourgmestre Georges Gerts Luemba, lui-même fils d’un Belge nommé Gerts et d’une Congolaise cabindaise  Tout cela pour dire qu’il est difficile pour moi de croire que les Blancs que j’ai connus ne serraient pas la main des Noirs ou qu’ils utilisaient l’épithète « nègre » Je ne m’en souviens pas. Par contre, j’ai entendu des patrons traiter leurs ouvriers de macaques et chimpanzés.

    Si je me reporte à Kinshasa, c’est vrai que les quartiers résidentiels des Blancs m’étaient inconnus. Par contre, si je me fie à l’histoire de nos musiciens de l’époque, il appert que des Grecs des maisons d’édition Opika, Ngoma et Loningisa entre autres les ont aidés à se produire en studio et sur disque. Et que dire de Papa Raphaël, à qui nous devons le  Stade Tata Raphaël et de L’École moyenne qui portait son nom ? J’ai aussi connu un joueur belge nommé Maertens, alias Muana Maria, qui a évolué dans le FC Daring et les Lions entre 1956 et 1958, tout cela avant qu’on fit vraiment allusion à l’indépendance du pays. À l’époque, pour moi, les Kasa-Vubu, Lumumba, Tshombe, Kalonji et autres leaders étaient des inconnus ! Certains  fonctionnaires du Bureau de la population indigène et les bourgmestres que j’ai vus d’assez loin, je l’avoue, étaient des Blancs ! Je dois avouer, cependant, que je n’ai pas eu le privilège de fréquenter des Blancs à Kinshasa en dehors de l’école. Sans doute que les Belges de Léopoldville avaient une autre mentalité que ceux des régions ? Au fait, Cardoso, Bemba, Kengo wa Dondo, Seti Eyale, Tala Ngai, Apenela et autres n’étaient-ils pas des fils de Blancs ?

     Et que dire des Belges résidant en Belgique ? Nos joueurs, qui sont allés évoluer en Belgique dans les années 57-59, ont-ils été  discriminés par eux? Je n’en sais rien. Ils sont pourtant légion : Mokuna, Mayunga, Bonga-Bonga, Ndala, Assaka, Mayama, Kialunda, Lolinga, Mushimuana, etc.

    Ma mise au point ne constitue nullement un déni de ce que ce concitoyen a raconté. La race noire a toujours été méprisée, maltraitée et insultée. Ceux qui croient à la suprématie de la race blanche sur toutes les autres n’ont pas tous enterré leurs lubies et préjugés rétrogrades. Il convient seulement de préciser que généraliser n’est pas toujours la chose à faire. Le monde a beaucoup évolué et changé. Les vieux tabous sont de plus en plus enterrés ; les barrières raciales et ethniques tombent graduellement. Imaginez ce que cela fut au temps de la colonisation et de la traite des esclaves ! Rendons donc à César ce qui est à César ! Reconnaissons qu’il y a eu dans les années 50, avant l’accession de la RDC à sa souveraineté nationale, des missionnaires, des éducateurs et des bâtisseurs belges qui étaient différents des autres et n’avaient aucun dédain pour les pauvres colonisés souvent incultes que certains d’entre nous furent.

    Ce que j’essaie de démontrer, c’est qu’officiellement nous vivions une sorte d’apartheid mais qu’officieusement les Belges se rapprochaient quand même de nous que ce soit des collègues de travail pour nos parents ou des prêtres enseignants pour nous. En ce qui concerne les Blancs qui ont fait des enfants avec des Congolaises, ceux qui n’étaient pas des Belges étaient peut-être moins assujettis aux mesures ségrégationnistes ? M. Bravo provenait du Portugal; Benatar et Papa Dimitriou venaient de la Grèce; Maurice Alhadeff, propriétaire d’usine textile et bienfaiteur du F.C. Daring,  était juif. Ce n’est pas pour rien sans doute que le nom de  Cardoso sonne portugais, que Kengo wa Dondo a un père Polonais. Les autres, je ne sais pas !

    Il est, en tout cas, difficile d’expliquer exactement pourquoi la fréquentation entre Blancs et Noirs de l’époque coloniale semble ambiguë au point de ressembler à une sorte de politique de deux poids deux mesures. Sans doute ne le saurons-nous jamais !

    Célestin MANSEVANI

     

     


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  • Kinfunia Marcel alias Modi, le magicien aux pieds d'or

    Pour satisfaire la curiosité des Gwagwamen et les amoureux du ballon rond, je me permets de vous présenter le phénoménal Modi, le joueur qui a créé la légende du FC GwaGwa. Pour paraphraser Nyoka Longo, je peux vous confirmer que ce qui est vrai avec Zaïko, l’est aussi avec GwaGwa. Il existe à Mbanza Ngungu des hommes qui ont créé la légende de GwaGwa, et d’autres personnes qui ont été créées par GwaGwa. Parmi les hommes faisant partie de la première catégorie, c'est-à-dire les joueurs, fondateurs de cette formation et de son mythe, nous pouvons vous citer le nom de Modi. De son vrai nom Kimfunia Marcel, ce joueur racé restera sans conteste cette figure emblématique dont les prouesses resteront à jamais inégalées par toutes les générations qui se sont succédées au sein de ce club. Ses grandes qualités techniques étaient incomparables. C'était une génie du football à qui le ballon rond obéissait aveuglément.  Il réussit des choses incroyables sur un terrain de jeu et sans coup férir, il créa l'unanimité autour de son nom, dans la mesure où sa classe ne laissa personne indifférente. Même ses adversaires le respectait. J’ai connu Modi à l’école primaire officielle de Thysville où nous avons étudié ensemble avec son grand frère Mbuilu Simon. Nous sommes partis ensemble à l'Athénée de Thysville et c'est là où j'ai eu l'occasion de le découvrir dans ses oeuvres avant de l'incorporer au sein de la ligne d'attaque des Jeunes GwaGwa. Dès son arrivée dans l'équipe, le jeu de notre formation se métamorphosa. Notre grande victoire à Nsona Nkulu contre les Maquisards porte sa signature. Il a fait aussi pleurer Ricky Dingani, toujours au stade de Nsona Nkulu en inscrivant le wimning goal à la toute dernière minute d'un match interdit aux cardiaques. Contrairement à ce que d'aucuns pouvait croire, Modi n'était pas un Kinois. Son Papa travaillait comme Assistant Médical à l'IME Kimpese. C’est pour dire simplement que le football ne se pratique pas seulement à Kinshasa.

    Etant moi-même un férus du ballon rond, je n'ai pas connu à Thysville un joueur de sa trempe. On dirait qu'il était à la fois la réincarnation de Kataps, de Raoul Kidumu ou de Michel Salambiaku Makonga, trois attaquants dont chacun dans son registre avaient fait vibrer le difficile public ngunguois. Le moment de son arrivée sur la scène sportive ngunguoise fut aussi parfait. Il coïncida avec le départ de Raoul et Makonga à Kinshasa. Ainsi, le plus naturellement du monde, c'est lui qui assurera leur relève et fera danser les nombreux fans des Jeunes GwaGwa. Ce garçon était glorifié par tous les amoureux du beau football. Ces adversaires le craignaient et avaient une peur bleue pour se frotter à lui.

    Que des souvenirs, des émotions et des moments de joie vécus en compagnie de ce garçon qui fut irresistible, tellement son style de jeu était très particulier. Très timide, mais rusé, Modi fut un buteur hors pair, un véritable renard qui savait flairer le ballon dans la surface de réparation. Rares sont les rencontres où il est  sorti  bredouille d'un terrain de jeu. C'était l'homme des situations difficiles. Nos amis des Maquisards et de Dravering garderont toujours dans leurs esprits les cauchemars qu’ils avaient vécu à cause de ce joueur atypique. Sa disparition prématurée priva le football congolais d'une vedette confirmée dont l’avenir était toute tracée. Voici comment il a créé le mythe qui colle à la peau des nombreux GwaGwamen.

    Le match “fondateur” de la légende du FC GwaGwa

    Ce n’est pas contre le FC Mikado où contre le FC Dravering que le FC Jeunes GwaGwa avait livré l’une des rencontres les plus décisives de sa longue histoire. En 1967, c’était un après midi de mercredi. Ce jour là, il avait fortement plu dans toute la cité. Un public très nombreux attendait les Jeunes GwaGwa  qui devaient croiser les fers avec le FC Foudre du président Hyacinthe Samba et de l'entraîneur Ndu Dereck en match de championnat. A cause de dame la pluie qui avait rendu le terrain impraticable, tout le monde était convaincu que le match serait reporté. Kocsis qui avait auparavant fait appel à ses pieds noirs,  renvoya Fanfan, Medium et Zorrino, les trois joueurs vedettes qui résidaient à l’internat de l’Athénée de Thysville et sur lesquels il comptait pour ce match, leur autorisation de sortie à l’internat où ils étaient logés étant limité dans le temps.  C’était sans compter avec Célestin Mayayila le Délégué du match, qui dans une ambiance déjà électrisée et surchauffée, avec des nerfs à fleur de peau va trancher et décréter de manière nette et catégorique que le match devait avoir lieu. Les gesticulations et protestations des dirigeants de Jeunes GwaGwa n’arrivèrent pas à lui faire changer sa position. 

    Boulba et Sekele qui auparavant figuraient sur l’équipe de réserve se feront d’ailleurs prier pour accepter de prendre place dans l’équipe qui devait monter sur le terrain. Entre-temps, Papa Lex Mayemba, l’homme des situations difficiles fut envoyé en catastrophe pour récupérer Modi au quartier Christ Roi où  celui-ci habitait chez sa tante, qui par hasard est la mère de notre frère et ami Germain Ntetani. Modi qui adorait son équipe, arriva au stade au pas de course et presque épuisé, et juste à quelques secondes du coup d’envoi. Dans un terrain presque impraticable et rendu boueux par la pluie, les deux équipes livrèrent un match d’une extrême beauté et le keeping de Tazi, à l’époque où il était gardien de buts,  fut irréprochable de bout en bout. Quant à Nlandu Mukasu, l’arrière central du TP Foudre, il fut d’une méchanceté incroyable. Il fit passer des moments très pénibles à Modi qui pour la première fois était bien muselé. Tazi et Nlandu ne furent pas les seuls grands acteurs dans cette équipe de réserve du FC Mikado où on retrouva des joueurs de classe comme Tison Diasonama, Jadot Nsingi, Nitu Raoul et le virevoltant Lukombo Mutshi. Il restait encore quelques poussières de secondes pour que l’arbitre renvoie les deux équipes sur le score de parité lorsque Jeunes Gwa Gwa bénéficia d’un coup franc à l’orée de la surface de réparation. D’habitude, c’est Gento ou Boulba qui exécutait ce genre d’exercice. Cette fois-là, Marcel Kimfunia prit lui-même les choses en main. Il souffla à Gento qui voulait tirer le coup franc, de lui laisser tenter sa chance, car dira-t-il, il sentait des fourmis dans ces jambes et par conséquent il ne pouvait pas rater une telle occasion. Après avoir récupéré la boule, il la posa calmement à l’endroit que l’arbitre venait de lui indiquer. Il recula, prit son élan et lorsqu’il lâcha son bolide, tel une fusée, le ballon s’en alla mourir dans la lucarne du but gardé par Tazi. Et ce fut le délire au stade, particulièrement auprès des supporters des bleu et blanc. Ce but fut considéré comme celui de la délivrance. Déçus, les supporters des Matebos qui croyaient avoir tenu leur grand rival en échec se ruèrent sur l’arbitre, provoquant ainsi l’arrêt total de la partie dans la confusion la plus totale.

    Ce moment de panique passé, Robert Kuzoma alias Magie, considéré à juste titre comme le tout premier Ambassadeur ou Président des supporters de GwaGwa  descendit du pourtour où étaient massés la meute des fanatiques de son équipe et lança pour la toute première fois, cet hymne légendaire que nous chantons depuis quarante ans par ces cris :

    Meku Meku Meku Meku Meku                                                        

    Le public enivré répondit :  eeeh ehhh Modi!!!                              

     Magie enchaîna par : Awa na Ngungu                                               

          Les supporters répondirent en chœur : Gwa Gwa !!!                           

            Et c’est parti pour l’éternité…..                                                                    

    - Voilà les circonstances dans lesquelles naquit une légende, 

    - Voilà comment un simple coup franc, mais judicieusement botté par un vrai magicien de football électrisa tous les GwaGwamen 

    - Voilà comment le refrain d’une chanson entonné par des centaines des supporters présents ce jour-là au Stade de l’Offitra, deviendra un hymne de légende et ce futur cri de guerre qui symbolise et pérennise à jamais ces liens sacrés, qui de génération en génération unissent pour toujours tous ces hommes, toutes ces femmes, jeunes et vieux qui croient au mythe de cette formation.                                                                                         

    - Qui parmi ces nombreux sportifs présents à cette rencontre  pouvait s’imaginer ce jour-là, qu’une grande équipe venait de naître  à Mbanza Ngungu ?

    - Qui se souvient encore de cette rencontre?
    - Voilà pourquoi nous disons toujours que GwaGwa reste non seulement un mythe, mais c’est toute une légende ….
    - GwaGwa, c’est de la magie… GwaGwa, widi Nkisi !!!

     

     


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  • Certaines histoires vécues à Mbanza Ngungu au cours des rencontres sportives sont de nature à vous faire tordre les côtes. Souffrez donc que nous puissions vous raconter un fait qui paraîtrait anodin pour certains, mais qui témoigne de l’état d’esprit qui a toujours regné dans cette cité fortement militarisé avec ces deux garnisons militaires. Dans les années 70, il y avait au sein de l'AFTHYS, une équipe de football dénommée  Tigres Makasi. Celle-ci  fut une très bonne équipe dotée d’excellents joueurs et dont la grande majorité appartenait à l’EFATBL, (l’Ecole de Formation des Troupes Blindées de Mbanza Ngungu). Un après midi ensoleillé de l’année 1974, le FC GwaGwa en grande forme était opposé à ces artilleurs de Nsona Nkulu. Tout se passait bien pour les protégés de Cavos qui menaient à la mi-temps sur la marque de 2 buts à 0.

    Hélas, l’inévitable va se produire en seconde mi-temps. Une attaque bien orchestrée par les militaires dans le camp du FC GwaGwa va provoquer une collision entre Racky, l’intraitable stoppeur des bleus et l’avant-centre du FC Makasi. Le choc fut tellement violent que le militaire en sortit complètement groggy.

    Soudain, un cri fusa dans le camp des supporters de l’équipe des Tigres : “ Civil abomi Soda ”. Ce fut la panique et la débandade la plus totale parmi les joueurs et les supporters du FC GwaGwa qui furent obligés de prendre la poudre d’escampette. (1er Acte).

    Telle une traînée de poudre, la nouvelle arriva très vite à la cité. Les habitués du wenze de l’Offitra vidèrent d’un trait leurs étalages et la population très inquiète, se recroquevilla dans leurs maisons pour échapper à l’inévitable furie des militaires (2ème Acte).

    Pendant ce temps à Nsona Nkulu, c’est le sauve qui peut parmi les Gwagwamen. Le joeur Félix Mahenga qui portait le sobriquet de Kotakoli fut rattrapé de justesse par  les militaires au moment où il était sur le point de filer vers les cimetières de Nsona Nkulu.

    Un dialogue de sourd s’engagera entre lui et son bourreau :

    “Nzambe yo nde Soda ya Kotakoli,

    Lelo okolakisa ki soda na yo…

    Nzambi, nkatu, ka mono ko

    Mono nkumbu amu Félix Mahenga...“

    - A dater de ce jour-là, Félix, défenseur très coriace qui faisait la misère à tous ces adversaires sur le flanc droit de la défense de GwaGwa et qui portait avec une fierté doublé d'un orgueil d'un véritable guerrier  jura sur la tête de ses ancêtres de Dix Secteurs. Il annonça pince sans rire à tous ses fans de ne plus l’appeller sous ce pseudonyme de Kotakoli et adopta le surnom de Mbuta Fe. (3ème Acte )

    - Sur le terrain, Gwa Gwa n’avait plus que sept joueurs sur les onze qui étaient sur la feuille du match. Tous les autres athlètes y compris les joueurs de réserve avaient pris la tangente. Le match va reprendre sous haute tension, car chauffés à blanc les militaires vont mettre en pratique un système basé sur l’intimidation des joueurs et de l'arbitre qui était à leur merci. C'est avec bonheur qu’ils vont arracher un match nul de 2 buts partout aux pauvres GwaGwamen très affectés et diminués moralement. (4ème Acte)

    - Enfin, à la fin du match, une femme éplorée, seule devant l’adversité va franchir les portes du stade, une maman bravant le danger, était montée jusqu’à Nsona Nkulu pour sauver son fils des griffes de la soldatesque ngunguoise . C’est la mère de Kinfuta Jean, qui sera soulagé en voyant non seulement son fils sain et sauf, mais surtout en apprenant que le militaire avait repris connaissance. Comme qui dirait, cette farce de mauvais goût se termina positivement et sans dégâts. (Rideau).

     


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  • Avant la création du FC Jeunes Gwa Gwa, des joueurs et non des moindres ont fourbi leurs armes à Thysville, mais ont terminé leur carrière à Kinshasa. Ceux qui étaient les plus connus furent Ernest Mbaki Tanzi alias Biola et Mandombe qui portèrent les couleurs du FC Union Infanterie.  Kialulendo Maître Marius qui officia durant des longues années en tant qu'arbitre de football à la Lifkin, sans oublier Nsota alias Bonga Bonga et Edouard Nlandu dit Kataps du FC Amicale. Parlant spécialement de Kataps qui a évolué au sein de l’AS V-Club, il fut en 1963, l’un des joueurs qui avaient sauvé ce dernier club d’une relégation presque certaine aux parcs. C’est lui qui marqua l’un des deux buts du match très décisif qui opposa les verts noirs à Espoir de Léo. Une défaite de V-Club au cours de cette dernière rencontre du championnat était synonyme de descente en deuxième division pour les Bana Mbongo. Kataps, cet ancien avant centre et buteur de l’Amicale et Luc Mawa délivrèrent les moscovites du joug qui était suspendu sur leurs têtes en gagnat par 2 buts à 1 contre les amis de Masta Delo. Quant à son ancien coéquipier Nsota, il  fit la pluie et le beau temps au sein de Léo Sports du capitaine Mabela alias Routier..

    Les Diables Rouges entrèrent dans la danse en 1966 avec Raoul Kidumu, puis Nakoka Maertens, Jeef Mayenda Mayens et André Mandiki Hebreux. Excepté Maertens qui joua dans le FC Dragons, tous les autres joueurs de l’équipe des forgerons s’affilièrent dans le FC Daring Imana Matiti Mabe où Tunda Samy, un ancien gardien des buts de Daring Mbanza Ngungu les rejoignirent..

    Dans la foulée, on a connu aussi d’autres célébrités ngunguoises qui ont fait la pluie et le beau temps à l’AFKIN. Décante, le petit frère de Henri Monene a joué dans le FC Olympic de Léo en compagnie de Pembele alias Ngunza et Cavalheiro dit Cava. Toutefois, vers la fin de sa carrière, il fut transféré dans l’AS V-Club comme gardien de buts.

    Kintaudi Georges Trois Hommes de Jeunes Dynamiques, Léon Kintaudi, Mbumba De Masquin et Albert Zinu Mulongo de Castors ont tous évolué au sein du FC Vaticano du Président Zere Makangila. Pourquoi ne pas signaler le cas particulier de certains que nous avons connu à notre époque. Elèves à l'Athénée de Thysville, ces jeunes joueurs répondant aux noms de Salambiaku Makonga, Delondi Pélé, Pierre Mbuyu, Mavuluka Joga, Kiawuta Simon, Matondo Decorte, Nlandu Landos, Pambu Jadot, etc... appartenaient déjà à des formations kinoises avant leur incorporation dans les effectifs des Jeunes Dynamiques. Nous refusons donc de les classer parmi les joueurs formés dans les ruelles de Thysville.

    Qu'à cela ne tienne ! De toutes les équipes de Mbanza Ngungu, le FC Jeunes GwaGwa restera un cas à part. Avec sa pléiade des vedettes dont certains se sont exilés vers d’autres formations du Bas Congo (Matadi, Lukala...), c’est  l’équipe  qui a  battu  le  record  des  joueurs  transférés à Kinshasa et ce record risque de ne pas être égalé de sitôt. Citons-en quelques uns.

    AS Dragons : Diakanua Haïdé, Mavuva Sekele, Jean Marie Kayembe, Mwepu et Sanda
    AS V-Club : Nkebolo, Louis de Funes, Luntala Mana,
    DCMP : Paul Bukaka, Mandiangu Tostao                                        

    Vijana : Lunfuankenda Bouluba, Ngoma Mulele                          

    AC Manaya : Mukendi Ndaye, Kalala Kabundi                              

    AC Matonge : Massampu Fanfan                                                        

    SC Inter : Tele Lunkoka                                                                          

    US Kintambo : Simoni.

     

    Personne ne pourra donc nous contredire si nous disons que le FC Jeunes GwaGwa reste le plus grand pourvoyeur des équipes kinoises en joueur de football. D’ailleurs, l’un des plus chanceux de tous, en l’occurrence Jules Pierre Mandiangu, après un bref séjour au sein des Matiti mabe de Kinshasa, a eu le privilège de côtoyer le football professionnel dans le Royaume de Belgique. Nous y reviendrons un jour.

    Signalons aussi que l’AS Bilanga Matebo n’a cédé que  trois joueurs dans les grandes équipes kinoises. Matutezilua Matur (AS Bilima), Basaula Payne (Ruwenzori, puis CS Imana) et Diasonama Tison (Vaticano) dont le transfert porta malheur aux Maquisards jusqu'à provoquer l'arrêt des activités de ce club durant toute une saison. Quant à l’ancien libéro du FC foudre dont le nom nous échappe, il a eu une carrière fabuleuse à Luanda en Angola en évoluant au sein de Primeiro Agosto de Luanda  et des Palanca Negras, l’équipe nationale angolaise. Je serai très content si un ancien peut me rappeler le nom de ce garçon.

     

     

     


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