• Je viens d'apprendre ce soir la disparition physique de Mbuta André MVINDU MAKANI, l'un des plus grands opérateurs économiques que Mbanza Ngungu n'ait connu. Ce jeune frère de Kisombe Kiaku Muisi qui a passé la plus grande partie de sa vie au chef Lieu des Cataractes fut obligé de s'exiler à Kinshasa durant les pillages de triste mémoire. Il laisse dans les coeurs de tous ceux qui l'ont cotoyé, le souvenir d'un homme d'une très grande simplicité, un homme très ouvert et serviable qui connaissait toutes les grandes péripéties et histoires qui ont marqué la vie à Thysville après notre indépendance.
    Le programme de ses funérailles vous sera communiqué ultérieurement.


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  • En 1958 NTONA était en 6ème Primaire avec un certain Instituteur BIMPONDA Gabriel, très célèbre car c’est lui qui dispensait les cours de la Gymnastique qui faisait l’une des grandes attractions de la foule de Thysville. Il y avait, entre autres, le saut mouton, saut à la corde, saut d’obstacles en ligne, les tombées protégées, etc. Bref tout ce qu’il faut comme préparation d’un futur athlète. BIMPONDA fut aussi un joueur de l’équipe de football « F.C. AMICALE », l’équipe la plus populaire de la cité. Il était élégant, bref un gentleman, comme on les appelait. Jusqu’en 1956 Thysville n’avait pas d’école secondaire. Après l’école primaire, les parents catholiques envoyaient leurs enfants soit à Tumba, soit à Gombe Matadi, soit Konzo ou Léopoldville (Kinshasa actuellement). En 1951/1952 arrive au Congo Belge un certain Missionnaire Rédemptoriste Belge nommé Jacques TARWE. A son arrivée, il va remarquer qu’il n’y avait aucune école secondaire dispensant les cours de Latin et de Grec. Pour apprendre ces anciennes langues, il fallait s’inscrire au Petit Séminaire de Kibula qui existait dans la région de Kasi (Manianga de l’autre rive).  Père Tarwé va donc suggérer à Mgr Van Den Bosch la création d’une école secondaire où les enfants pourront apprendre le Latin et le Grec, Mgr qui le traitera de « fou ». Il parti comme Professeur à KIBULA où il enseigna quelques temps pour, ensuite, revenir à Matadi. A cette époque, les écoles secondaires avec six années étaient à compter sur les bouts de doigts. Père Tarwé dans son intervention avait proposé à Monseigneur Van Den Bosch une école secondaire dans le Diocèse de Matadi, où les enfants noirs et blancs auraient la possibilité d’apprendre les langues anciennes, à savoir le latin et le grec. Cette fuite d’information va amener Monsieur Buisseret à ouvrir à Moanda une école interraciale (blancs et noirs). Et  ce sera le point de départ des écoles laïques. Monsieur Buisseret était Ministre des Colonies. Jusque là les écoles étaient l’affaire des Missionnaires catholiques, Protestants et Salutistes. Avec Monsieur Buisseret, nous inaugurons l’arrivée des écoles laïques. Plus tard, le vocable « laïque » sera supprimé pour être remplacé par le vocable « officiel ». Aujourd’hui, les écoles dirigées directement par l’Etat sont appelées écoles officielles. En 1955, une pétition commence à circuler à Thysville, réclamant une école secondaire. La pétition arrive entre les mains de Monseigneur Van Den Bosch qui accepte, enfin, la création d’une école secondaire à Thysville, évitant ainsi aux parents d’envoyer leurs enfants ailleurs. Père Tarwé sera donc désigné et envoyé à Thysville pour commencer l’école moyenne. Ainsi est né l’Institut Saint Clément qui sera transféré dans les bâtiments de l’Ecole Primaire pour enfants européens en ville, ces enfants étant à leur tour transférés à l’Ecole Métropolitaine (actuelle Lycée KIVUVU de la congrégation des Sœurs de la Charité de Gand). Père Tarwé ne s’arrête pas là. Il sollicite le terrain de l’IMMOCONGO (où est  bâti l’ISP), les autorités administratives vont refuser sous prétexte que derrière l’Ecole Sainte Thérèse, l’espace était encore vide,  il y avait lieu de l’utiliser. Elles avaient raison et ce sera chose faite. Et l’Institut Saint Clément va quitter la ville pour occuper ses propres installations à NSONA NKULU,  derrière l’école primaire Sainte Thérèse. En 1960 le pays est indépendant et les écoles moyennes de 4 ans commencent à disparaître. Père Tarwé reprend son idée de latin et de grec. Il termine l’école moyenne avec deux promotions 1961 et 1962. L’Institut Saint Clément va laisser la place au Collège Saint Clément qui commence avec les Humanités Modernes A  (il s’agit actuellement de : Humanités Scientifiques Math/Physique). Moderne B : Biochimie. En 1963, une nouvelle section Gréco-Latine va s’ajouter. Père Tarwé est content pour avoir réalisé son rêve. Mais cela ne suffit pas, Il envisage de créer l’Ecole Moyenne Normale qui formera les Régents. Pour mémoire, la plupart des Professeurs Belges que nous avons reçus étaient des Régents. Ils portaient le diplôme de Régence : Régent en français, Régent en math, Régent en histoire, en Sciences etc… Une fuite d’information va arriver à l’oreille du Frère Visiteur, des Frères des Ecoles Chrétiennes. Les Frères vont vite commencer une Ecole Moyenne Normale à TUMBA pour former les Régents. Cette école sera finalement délocalisée pour être transportée dans les bâtiments de la Colonie Scolaire à BOMA. De BOMA cette école sera transférée à MBANZA NGUNGU sur le terrain de l’Immocongo, toujours sous la direction des Frères des Ecoles Chrétiennes qui vont racheter le bâtiment d’un sujet Belge connu sous le sobriquet de Monsieur MAWOMBO. Monsieur MAWOMBO avait une petite usine qui produisait des confitures à base de fraises, mangues, papayes, etc… Ces confitures ont fait la fierté de MBANZA NGUNGU. Et lorsque les Belges intensifient  la coopération avec le Congo, les problèmes de l’éducation occupent une place de choix. Les Professeurs Belges coûtent chers. La Belgique se décide de construire des Instituts Supérieurs Pédagogiques au Congo, appelés à former des Gradués en Français, en Math, en Sciences en remplacement des Régents Belges. Ces Instituts sont gérés directement par le Ministère de l’Education Nationale ou le Ministère de l’Enseignement Supérieur. Les Frères des Ecoles Chrétiennes abandonnent donc la gestion de l’ISP au profit de l’Etat Congolais. Nous serions incomplets si nous ne parlions pas d’autres écoles secondaires à MBANZA NGUNGU. Le Père Tarwé a commencé et en 1965, plus précisément le 19 Juin, Thysville fête ses premiers diplômes des Humanités Modernes A.

    L’Athénée de KOLA le fera une année plus tard. Les Protestants vont emboiter le pas, suivi par les Kimbanguistes. Les écoles privées, notamment l’INSTEDAC avec un certain Faustin DIANKENDA, ensuite Monsieur MBIYAVANGA alias Maitre Taureau, étaient parmi les premiers à ouvrir des écoles secondaires privées à Thysville. A ce jour, la cité de MBANZA NGUNGU doit compter quelques 47 écoles primaires et secondaires, tous réseaux confondus.

    Au Collège nous avons connu des Professeurs comme :

    -      Père Emile Cooseman pour les math ;

    -      Père Roger Yans pour les religions ;

    -      Marc Debuyst pour le français et la comptabilité ;

    -      Michel Nicolan pour le latin ;

    -      Dockers pour la gymnastique ;

    -      André Auslos pour les Math ;

    -      Filieu, André Maes, Georges Manderick, Père Hontelet, André NGIADI, Pari Mobert,

    Lycée KIVUVU                : Mme Nicolar, Mr Flément

    Athénée                          : Mergius, Fuelman, Mas, Daniel HEPPE 

    Athénée Protestant         : Joseph MATINDI, Raoul Angrand, Jacques Noël.

     


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  • Sur le plan sanitaire 

    Les vacances terminées, les élèves reprenaient les cours et une fois par trimestre, une équipe d’agents sanitaires passait pour un contrôle médical : ganglions, varicelles, mycoses, etc. Bien sûr qu’après le contrôle, on purgeait le ventre. On prenait généralement l’Huile de ricin et le « Pulukanti » (sel anglais). La population de la cité était minutieusement suivie et restait vigoureusement en bonne santé..

    Sur Le Plan Sportif.

    Chaque dimanche la messe était obligatoire le matin et le soir le Salut ou l’Adoration. Après l’adoration à l’Eglise Sainte Thérèse, les élèves en rang se dirigeaient directement sur le terrain de NSONA-NKULU pour assister aux rencontres de football, sans payer comme les autres.

    FAITS DIVERS.

    Au niveau de l’école primaire, continue Mbuta Edouard NTONA, nous n’avons pas connu le système d’élèves mixtes dans une école (filles et garçons), les filles étaient à l’école Notre Dame et les garçons à l’école Sainte Thérèse. Même chose dans les écoles protestantes, à l’Eglise les femmes étaient d’un côté (à gauche) et les hommes de l’autre (à droite). A l’école Sainte Thérèse à partir de la 4ème année, il y avait le système de « Sélectionnés » et d’ « ordinaires ». Les enfants plus doués en 4ème sélectionnés passaient en 5ème, puis 6ème sélectionnés. Après la 6ème ils étaient envoyés soit à Tumba soit à Konzo pour devenir plus tard des enseignants, des commis, des agents de bureau, etc. Tandis que les moins doués qui passaient en Ordinaires étaient envoyés  à Gombe-Matadi ou ailleurs apprendre les métiers. Nos parents ne venaient jamais signer les bulletins à l’école, la proclamation des résultats était publique et solennelle, et se faisait dimanche après la messe devant les parents, classe par classe. A la tribune on notait la présence du Père Supérieur, du Très autoritaire Abbé Emile DINGANGA (Tata MBUTA), quelques autorités politico Administratifs et des parents. Chaque instituteur passant avec une classe, on commençait par chanter le texte suivant :

    « Eee Tata, tanga, tanga, tanga, beto mbundu mu tita zina

    Kiese kua bau ba nungini, kiadi kua bau ba sotokene ».

    Des cadeaux (cahiers, livres, chapelets,…) étaient distribués aux lauréats et des hués aux élèves ayant échoué pour les motiver et les encourager, de sorte qu’ils puissent mieux travailler aux trimestres suivants. Lors de ces journées, un certain Me Douins alias Kimbungu était particulièrement distingué dans la conduite des élèves. Il y a lieu de signaler qu’à l’époque, l’année scolaire commençait en janvier et se terminait quelques jours avant la Noël, en décembre. C’est plus tard avec l’arrivée des Professeurs Belges que le système va changer, fixant les grandes vacances en juillet/août.


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  • Le Blog des Bisimbi bia Ngungu ayant lancé un appel à tous les « anciens » et aux ngunguois de la nouvelle génération pour raconter les différents faits vécus pendant leur enfance à MBANZA-NGUNGU alias Thysville et soucieux d’apporter notre pierre de contribution à ce projet d’intérêt communautaire, votre serviteur, frère et ami, Auguy MALONGA, est allé voir pour le déboutonner, MBUTA NTONA Edouard, l’une des bibliothèques vivantes et figure de proue de Thysville. Nous l’appelions déjà VIEUX à cette époque où il s’était fait inscrire comme élève au Collège Saint Clément.  En effet, comme il appartenait à l’ancienne génération des diplômés de l’école moyenne qui dispensait un enseignement du cycle court de 4 ans, lorsqu’il décida de reprendre sa formation en 5ème secondaire, il était l’élève le plus âgé de sa promotion. Ce qui lui valut naturellement le sobriquet de VIEUX. Jusqu’à ce jour, il passe pour l’un des ngunguois les mieux respecté de toute la jeunesse de MBANZA. Voici ci-après ce que MBUTA NTONA a bien voulu lâcher pour informer  la jeunesse actuelle et rafraîchir la mémoire des anciens.

    Augustin MALONGA


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  • MATUTA MARIANO : LE PREMIER SELF MADE MAN
    Par définition, un self made man est un homme qui ne doit sa situation sociale qu’à lui-même. Ils sont nombreux sur cette terre, ces hommes partis de rien, mais qui ont réussi à se forger leur destin à la sueur de leurs fronts. Plusieurs ngunguois ne le savent pas et ne le saurons peut-être pas. De tous les jeunes opérateurs économiques que nous avons connus à Thysville, le Vieux Mariano reste sans contexte le premier jeune patron d’une entreprise qui avait pignon sur rue à Thysville. LA MIDESEZA, car c'est le nom de sa société fut un groupe très bien organisé qui prenait une part active dans la lutte contre les moustiques et tous les insectes nuisibles à notre santé qui pullulaient dans notre cité. Mbuta Mariano avait une brigade composée des hommes formés pour lutter contre les moustiques par le système de pulvérisation d'un produit très toxique qui nécessitait quelques précautions préalablement expliquées aux ménagères. Toutes les maisons d’habitation et tous les lieux publics étaient passés au peigne fin. LA MIDESEZA qui travaillait pour le compte de l’Etat disposait d'un contrat en bonne et due forme dans le cadre de la médecine préventive avait un contrat en bonne et due forme avec les services d’hygiène de Thysville où travaillait Papa Lukoki. Auparavant, le fils aîné de Papa KIMBAMBA qui était en avance sur son temps était déjà connu dans les rues de Thysville. Il était l'un des premiers exploitants dans le secteur cinématographique qui était très en vogue dans notre ville. Secteur très rentable, les salles de cinéma faisaient toujours le plein et c’est grâce à ces projections que les "anciens" ont découvert à l’écran les prouesses des grands acteurs de notre génération que furent Zorro, Pecos, Hercule, Spartacus, John Wayne, Marlon Brandon, Buffalo Bill, Eddie Constantine, Louis de Funès, Brigitte Bardot, Victor Mature, etc...
    La résidence familiale de Mbuta Mariano se trouve sur l’avenue ex. Elisabeth, presqu’en diagonale du Bureau de la Cité. Les habitants de ce quartier appartiennent à cette catégorie des ngunguois que nous pouvons appeler les vrais Bisimbi bia Nkulu. La plupart des ngunguois résidant dans ce quartier ont des parents qui figuraient parmi les premiers habitants de Thysville où des ndibu ont cotoyé des bangala, des mbuza, des ngbaka, des ouestafs. Certains de ces parents travaillaient à l’OTRACO, d'autres prêtaient main forte aux commerçants portugais, un autre groupe était employé comme "boys" auprès des cadres expatriés ou chez les missionnaires catholiques et protestants. C’est le fameux faubourg de Thysville que les commerçants portugais se plaisaient à désigner sous le nom de SANZELA et qui était formé par les avenues Bandibu, Elisabeth, Marie José, Charles, Léopold, Bakongo, ainsi que le quartier des Sénégalais…

    La vraie histoire de Thysville aurait voulu que nous portions notre dévolu sur deux autres cracks qui ont marqué la première génération des ngunguois. Mais étant partis sous d'autres cieux, nous allons simplement nous limiter à les citer. Un jour, on reviendra sur eux avec plus de détails. Il s'agit pour le premier de Vieux Nzila alias Wembley. Il  fut un véritable phénomène, une des plus grandes vedettes que Thysville n'ait connu. Il a inscrit son nom en lettres d’or à la tête du célèbre groupe des Youngs Boys. Deguen, Kissien, Wagon Bill, Vieux Bosco, Vieux Taureau Beriem, Buniamere, Vieux Tampon, qui figuraient parmi ces compagnons furent à proprement parlé des vrais yankees, des vrais gourbas au Quartier Natal. Au regard des personnes précitées, vous pouvez vous faire une idée exacte du genre d’homme que fut Vieux Wembley, le chef de file de cette grande écurie... On y reviendra dans un autre registre. Le second, c’est Vieux Matumunu, le fils aîné du richissime commerçant que fut  Papa Philemoni M’Wumbu. On disait qu'il était un Mvuama avant l’âge. Ceux qui ne l'ont pas connu doivent savoir que c’est le papa de Mama Nkuya, l’épouse de Mpulusu du FC GwaGwa. Vieux Wembley et Vieux Matumunu ont rivalisé d’ardeur et ont connu la gloire à Thysville, avant d’émigrer à Kinshasa où ils ont connu des fortunes diverses. Or, contre vents et marées, Mariano a tenu bon. C'est l'un des derniers dinosaures encore en vie à Ngungu Ville où il continue à tenir la tête face à l’adversité de toutes les personnes qui le trouvent gênant. Ne soyez pas surpris qu'il soit coopté Notable de la cité.   

     


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